Le retour de Bouvard & Pécuchet

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Le Retour de Bouvard & Pécuchet
Frédéric Berthet
Belfond – coll. Remake
Roman
192 p. 17 €
ISBN: 9782714458735
Paru le 18 septembre 2014

Où?
L’action se déroule en Normandie et à Paris.

Quand?
Ce polar est situé dans les années 80.

Ce qu’en dit l’éditeur
« À sa mort, en 1880, Gustave Flaubert laissait inachevés Bouvard & Pécuchet. On a donc imaginé qu’une centaine d’années plus tard, ceux-ci étaient, un instant, de retour. »
Ainsi Frédéric Berthet présentait-il en 1996 Le Retour de Bouvard & Pécuchet, cinquième et dernier de ses livres publiés en l’espace de dix ans. Cette réédition accompagnée des notes de l’auteur, inédites à ce jour, se propose d’ouvrir une nouvelle perspective. Et, dans ce cas précis, quel meilleur révélateur d’expérience que le, va-et-vient de l’écriture, d’une oeuvre à l’autre ? Bouvard et Pécuchet furent les acteurs d’une farce encyclopédique sans limites. En habits de circonstance, ils traversent ici et sans ambages la scène des années 1980. Un hommage au style de Flaubert comme à l’actualité de son œuvre, sur le mode des contes drolatiques d’autrefois, candides et enfantins.

Ce que j’en pense
***
« Certains personnages traversent, par deux, les siècles : ils sont des archétypes, des mythes littéraires, comme Don Quichotte et Sancho Pança, le docteur Jekyll et Mister Hyde, Sherlock Holmes et Watson, Don Juan et Leporello, le capitaine Achab et la baleine blanche… Bouvard et Pécuchet font partie de cette increvable famille.
Gustave Flaubert songeait à eux depuis longtemps. […] Puis ces deux lascars lui sont apparus, en 1872, et il passa les huit dernières années de sa vie à écrire ce livre, qu’il ne put terminer – en toute simplicité. » Dans la riche partie de notes et documents qui clôt cette réédition, Frédéric Berthet explique sa démarche qui est à la fois un hommage au grand maître du style, un pastiche de cette œuvre et une tentative de lui donner une suite contemporaine.
Cet ouvrage, qui lance la collection «Remake» des éditions Belfond, est paru en 1996, quelques années avant la mort de l’auteur. Il raconte comment Bouvard et Pécuchet se réveillent d’un long sommeil et se retrouvent au seuil des années 80, bien décidés à laisser leur trace dans l’Histoire.
Pour ce faire, ils vont tout d’abord essayer de se lancer dans la grande aventure des radios libres afin de pouvoir éclairer le monde de leurs pensées. Mais l’expérience va vite tourner à la catastrophe. Qu’à cela ne tienne, le monde de la finance trouvera dans nos deux acolytes leurs nouveaux héros. Là encore, il ne suffit pas de lire l’interview d’un grand patron dans un journal économique pour pouvoir reproduire son parcours. D’échec en échec, Bouvard et Pécuchet se disent que Paris sera à même de combler leurs rêves de gloire. Mais à l’image de ce court roman, la belle décapotable qui devait les mener vers la gloire arrivera sur une dépanneuse dans la capitale.
Si on s’amuse beaucoup à suivre les pérégrinations de nos deux compères, c’est que l’auteur a parfaitement su s’inscrire dans la trace de Flaubert et donner ses premières lettres de noblesse à cette nouvelle collection qui trouvera sans doute ses détracteurs. Pourtant au cinéma, le « remake » est monnaie courante et a déjà permis la création de quelques belles œuvres.
C’est du reste, à titre personnel, dans cette même lignée que s’inscrt mon premier roman, Liaisons, qui réadapte les Liaisons dangereuses de choderlos de Laclos dans le milieu des médias au début du XXIe siècle.

Autres critiques
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Citations

« – Ça a tout de même changé, dit Pécuchet.
– Allons, donc, dit Bouvard.
– Mais, on disait que c’était éternel !
– La plus belle ville du monde ne peut donner que ce qu’elle a !
Pécuchet était mal à l’aise, voir tant de monde en si peu de temps lui causait le tournis.
Bouvard voulut l’égayer, le détendre, lui montrer les lieux de sa jeunesse.
– Ah, mon pauvre vieux, la campagne, d’accord, mais sais-tu que c’est ici, dans cet immeuble même, au deuxième étage, que j’ai passé une nuit… Une nuit !
Bouvard envoyait, lyrique, un baiser dans le ciel, déclamait des vers, ne donnait pas de détails.
Cependant il dut accepter le fait que des petites échoppes avaient disparu, des cordonniers, des librairies, des zincs auvergnats qui tous avaient été refaits sur le même modèle, en vague imitation des années 30, peut-être par le même décorateur ?
L’abondance des restaurants, et surtout des magasins de vêtements, les stupéfia. » (p. 91-92)

A propos de l’auteur
Ecrivain à l’œuvre rare mais saluée par de nombreux de ses contemporains, Frédéric Berthet est mort en 2003, à 49 ans. Il laisse cinq romans cultes dont les merveilleux Daimler s’en vaet Felicidad. Ce Retour de Bouvard et Pécuchetest son dernier livre publié. Comme c’était le cas de l’original, resté inachevé à la mort de Flaubert, en 1880.  » L’auteur le plus doué de sa génération « , Philippe Sollers  » Frédéric Berthet ne vivait que pour son absolu de la littérature « , Pierre Assouline. (Source: Belfond)
Fiche Wikipédia

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