La blancheur qu’on croyait éternelle

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La blancheur qu’on croyait éternelle
Virginie Carton
Stock
Roman
224 p., 18 €
ISBN: 9782234076204
Paru le 19 mars 2014

Où?
Principalement situé à Paris, le roman fait des escapades à Deauville, sur une plage du Sud de la France, en Bretagne et à Avignon.

Quand?
De l’hiver 2009 à l’été 2010, le récit propose aussi quelques retours en arrière sur les épisodes marquants de l’enfance et de la vie des deux principaux protagonistes.

Ce qu’en dit l’éditeur
Mathilde aimerait bien devenir chocolatière mais elle est trop diplômée pour ça. Elle ne sort pas beaucoup et n’aime pas se déguiser. Ce qu’elle préfère, c’est regarder le concours de Miss France à la télé en mangeant des palets bretons trempés dans du lait. Quand elle avait sept ans, Mathilde a été traumatisée par la mort de Romy Schneider. À trente-quatre ans, elle pense encore à Julien, et Éléonore, sa meilleure amie, est décidée à lui trouver un bon parti.
Lucien est pédiatre, il aime les films avec Jean-Louis Trintignant, et Deauville. Il n’aime pas tellement danser. Ça remonte à son enfance, à l’époque des premières boums ratées. Chaque année, au Nouvel An, il envoie une carte de voeux à ses parents. À trente-cinq ans, il est célibataire. Il aimerait bien que ça change. Mais il n’est pas très à l’aise avec les SMS, alors c’est pas gagné.
Mathilde et Lucien habitent le même immeuble mais ne le savent pas.
Un jour, le nouveau voisin les invite à sa soirée déguisée. La Blancheur qu’on croyait éternelle est l’histoire de deux solitudes, deux sentimentaux perdus dans un monde plus vraiment sentimental.

Ce que j’en pense
****

« On porte en soi des images de films, des chansons qui surgissent à des moments inattendus de nos vies, qui font de nous quelqu’un ayant appartenu à une époque. Il nous reste des empreintes de ces histoires qui nous ont marqués, de ce temps où nos vies étaient vierges et où l’on croyait la blancheur éternelle. On voulait que notre vie ressemble à ce moment là, à ce plan parfait. » C’est Virginie Carton elle-même qui nous donne les clés de ce roman, tout en nous expliquant le titre emprunté à Alain Souchon. Le chanteur fera du reste une apparition dans ce roman que j’ai lu d’une traite et qui restera l’un de mes coups de cœur de 2014.
Deux personnages vont se croiser au fil de ces pages. Il y a d’un côté Lucien qui s’imagine bien en Jean-Louis Trintignant, au point de louer une Ford Mustang 1966 pour aller se promener sur la plage de Deauville. Mais rien ne se passe comme dans le film…
De l’autre côté, il y a Mathilde, tombée amoureuse de la Romy Schneider de César et Rosalie, une référence qui manquera à sa coiffeuse bien décidée à lui faire une tête de Sissi. Deux solitudes qui sont à la fois si proches et si lointaines. Lucien et Mathilde habitent le même immeuble, vont se retrouver sans vraiment pouvoir faire connaissance lors de la soirée costumée organisée pour faire connaissance avec les voisins. Ils vont poursuivre leur existence à la recherche de l’âme sœur, l’un en se distrayant avec ses nouveaux amis, en allant faire un tour du côté du Festival d’Avignon, l’autre en s’appliquant à fabriquer des chocolats, alors que sa mère la voit à un poste de cadre supérieur et en allant retrouver ses camarades de classe lors d’une soirée Copains d’avant. L’occasion pour l’un comme pour l’autre de constater le décalage entre leur vie et celle de leur entourage.
« Le temps pouvait passer, sa vie s’enliser dans un quotidien que rien ne bousculait. Chaque année les arbres demeuraient à leur place, immuables. Chaque année, ils redonnaient des feuilles, des fleurs. Imperturbables aux dépressions des hommes, ils marquaient le retour de la belle lumière, dans un silence plein d’humilité et une constance admirable. La nature était sans nul doute le seul élément de la vie de Lucien qui restait en phase avec ses convictions. »
Accompagnés par la bande-son qui a bercé leur jeunesse, Mathilde et Lucien vont finir par se retrouver et Virginie Carton nous prouver avec un humour léger que la nostalgie est bien ce qu’elle était.


Autres critiques

Babelio
L’Express
Culturebox (FranceTVinfo)

Citations
« Lucien se persuadait qu’il était différent des autres. Contrairement à la plupart des gens qui venaient en touristes, lui avait choisi la saison morte. Aucune cabine de plage n’hébergeait plus de jeune fille lisant face à la mer. Les cafés désertés paraissaient tristes et gris, plus une ombre ne se devinait derrière les vitres assombries et nues de toute publicité. Les volets des maisons normandes, grands ouverts l’été, s’étaient refermés pour l’hiver, et un vilain crachin balayait désormais la digue esseulée, mouillant les traces de neige. » (p. 14-15)

A propos de l’auteur
Virginie Carton est née en 1972 à Lille. Elle écrit ses premiers poèmes à 8 ans, son premier roman à 12 ans à la main sur des cahiers qu’elle envoie en cachette à Jean-Claude Lattès…(!) A 15 ans, elle découvre les livres d’Henri Troyat et entame avec lui une correspondance. Dans l’une de ses lettres, l’écrivain lui conseille de ne jamais cesser d’écrire : « l’écriture vous procurera de grandes joies tout au long de votre existence ». Des mots qu’elle n’oubliera pas.
Passionnée de littérature, elle passe un bac philo, entreprend des études de lettres modernes, écrit parallèlement deux recueils de poésie – à 19 ans, elle est finaliste du prix de la vocation poésie de la Fondation Bleustein Blanchet et publie quelques poèmes dans la revue Après dissipation des brumes et brouillards matinaux -, puis obtient une maîtrise de communication. Elle commence sa vie professionnelle au service communication du théâtre (La Métaphore) dirigé par Daniel Mesguich, fait un bref passage au service de presse de TF1. En 1996, elle devient journaliste à La Voix du Nord. De 2002 à 2013, elle y sera chroniqueuse musicale.
Elle se consacre aujourd’hui à l’écriture.
Son premier roman Des Amours dérisoires a paru chez Grasset en mai 2012. Il a été traduit en allemand et en espagnol. (Source : Site officiel)
Site de l’auteur

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2 réflexions sur “La blancheur qu’on croyait éternelle

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