Chéri-Chéri

DJIAN_cheri-cheri
Chéri-Chéri
Philippe Djian
Gallimard
Roman
208 p., 18,50 €
ISBN: 9782070143184
Paru en octobre 2014

Où?
Le lieu n’est pas précisé, mais on peut supposer que le roman se déroule aux Etats-Unis

Quand?
L’action se situe de nos jours.

Ce qu’en dit l’éditeur
Denis a la quarantaine. Le jour, il mène une vie tranquille d’écrivain et de critique fauché. La nuit, il s’appelle Denise et danse dans un cabaret – même sa femme Hannah ne trouve rien à y redire.
Jusqu’au jour où ses beaux-parents décident d’emménager juste en dessous de chez lui… Paul, son beau-père, révulsé par l’excentricité de son gendre, a bien l’intention de le faire changer. Et en bon mafieux, il croit savoir comment y parvenir. Quant à Veronica, sa belle-mère, c’est tout le contraire : il lui plaît beaucoup, un peu trop même.
Denis pourrait facilement tirer un roman de cet encombrant voisinage, mais pour l’heure, il va devoir surtout sauver sa peau…

Ce que j’en pense
***

Les quatre premières lignes de Chéri-Chéri dressent le portrait du narrateur : «Le jour, on m’appelait Denis. J’étais un écrivain qui connaissait un certain succès et qui avait la dent dure, comme critique. Certains soirs on m’appelait Denise. Bon, je dansais dans un cabaret. » Denis-Denise vit avec Hannah, son épouse. S’il a épousé cette femme dont il n’est pas vraiment amoureux, c’est qu’elle était enceinte et que son père, Paul, lui a clairement fait comprendre qu’il n’avait guère d’autre choix. Comme Paul a de l’argent, qu’Hannah est toute dévouée à son homme et que son double métier d’écrivain et de travesti ne lui permet pas de mener grand train, il va accepter le marché et l’appartement offert par son beau-père dans une belle villa avec piscine.
Tout irait bien si, la crise aidant, Paul et son épouse Veronica ne décidaient d’emménager au rez-de-chaussée. Dès lors la tension va monter. Par petites touches, Philippe Djian réussit à peindre les liens qui se tissent entre ces quatre personnes, à commencer par l’inimitié grandissante entre Paul et son beau-père : « Chaque jour je brûle davantage de connaître le passé de cet homme, l’étendue du mal qu’il a dû commettre. Tout écrivain devrait pouvoir fouiller dans les beautés cachées et les erreurs cachées des âmes s’il veut être utile à quelque chose. »
Hannah essaie de ne rien voir et de rassurer son mari. Elle préférerait ne pas avoir à constater que son père entend règner en maître sur sa femme et sur son gendre comme il gère ses affaires, c’est-à-dire avec la poigne d’un chef mafieux.
Paul, spécialiste de la double-vie, essaie de composer avec cette situation, même s’il se rend bien compte qu’il est impossible de raisonner cet homme et que le drame couve. Il essaie de protéger sa femme et sa belle-mère. Mais, à l’image de sa performance sur scène et du trouble qu’il tente de provoquer auprès des spectateurs, il ne parvient qu’à exacerber davantage la situation. Paul es td eplus en plus violent, Hannah s’accroche à son mari comme à un rêve et Veronica tente de fuir son mari en se réfugiant chez son gendre, même si « ce qu’elle a cru ou voulu comprendre est à des années-lumière de la réalité. »
Entre les jeux du pouvoir et du sexe, Philippe Djian nous offre un condensé explosif qui serait en quelque sorte la fusion entre La chatte sur un toit brûlant et le Dernier tango à Paris.

Autres critiques
Babelio
Libération
L’Express
Le Parisien

Citations
« Ma mère n’était pas grande et je lui servais de modèle pour coudre ses robes lorsque j’étais enfant, je les essayais, je remontais les fermetures dans mon dos nu, je marchais devant la glace et prenais des poses, elle hochait la tête, serrant une rangée d’épingles entre ses lèvres, j’empruntais ses chaussures et ses bas pour encore davantage de réalisme, et plus tard ses sous-vêtements, sans le lui dire, et j’aimais ça, je découvrais des sensations agréables, inédites, impossibles à définir, troublantes, je pense que tout a commencé de cette façon, confié-je à Robert sans savoir s’il m’écoute, le conduisant en rêvant, emporté par l’ironique méandre de ma vie, luttant pour ne pas m’endormir, à l’autre bout de la ville. Comme je j’avais pris conscience de posséder deux corps, deux sensibilités différentes et indissociables. » (p. 82)

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