Le cœur du problème
Christian Oster
Editions de l’Olivier
Roman
192 p., 17 €
ISBN: 9782879297798
Paru en août 2015
Où?
Le roman se déroule principalement en province, à Banville, Longeville, Grainville, Gélouville, Blagnon, Fourville, Le Ballu, mais également à Paris, Lyon et à Londres.
Quand?
L’action se situe de nos jours.
Ce qu’en dit l’éditeur
En rentrant chez lui, Simon découvre un homme mort au milieu du salon. Diane, sa femme, qui, selon toute vraisemblance, a poussé l’homme par-dessus la balustrade, lui annonce qu’elle s’en va.
Elle ne donnera plus de nouvelles. Simon, resté seul avec le corps, va devoir prendre les décisions qui s’imposent. C’est lors de sa visite à la gendarmerie que Simon rencontre Henri, un gendarme à la retraite amateur de tennis. Une relation amicale se noue. Mais Simon est sur la réserve ; chaque mot, chaque geste risque d’être sévèrement interprété. S’engage alors entre les deux hommes une surprenante partie d’échecs.
Ce que j’en pense
****
Un faux polar, mais un vrai roman haletant. En nous racontant tout ce qui se passe dans la tête de Simon, le narrateur de cette histoire, Christian Oster parvient à nous entraîner dans une sorte de labyrinthe instrospectif dont il devient très difficile de sortir. Et pour cause !
Imaginez que vous rentrez chez vous et que vous trouviez un cadavre dans votre salon. Des morceaux de la balustrade du premier étage à ses côtés. Votre compagne, qui prend son bain, ne veut pas vous parler, sinon pour dire qu’elle va s’en aller, qu’elle a besoin de s’éloigner.
Voici par conséquent Simon confronté à une série de problèmes et tout autant de questions à résoudre : « Je sentais confusément que tout ce que je ferais à partir de maintenant modifierait la situation initiale dans un sens dont j’étais incapable de mesurer la portée. Je n’ai donc d’abord rien fait. »
Après avoir passé en revue diverses hypothèses, il se résout à faire disparaître le corps. Le congélateur de la voisine pose trop de problèmes logistiques, les pains de glace d’Ikea tout autant. Il décide par conséquent d’enterrer cet homme dans son jardin, sous le potager, en prenant bien soin d’y replanter ses tomates. Puis tenter de reprendre sa vie tranquille de conférencier et de parler du Moyen Âge à des auditeurs qui n’imaginent pas la tempête dans son cerveau.
Son ami Paul ne comprend pas plus son attitude un peu particulière. Mais ne seriez-vous pas un peu secoué après de tels événements. D’autant que Diane, la compagne de Simon, ne donne plus de nouvelles.
Au commissariat, on lui explique que ne peut lancer de recherches pour retrouver une personne qui a parfaitement le droit de voyager comme bon lui semble. Seul Henri, à la veille de prendre sa retraite, semble comprendre son désarroi.
Diane, sa compagne, va finir par le recontacter. Elle lui manque. Le voilà parti pour Londres où une partie du mystère va s’éclaircir, mais aussi le laisser au final à nouveau seul avec son cas de conscience. Alors, il essaie de s’occuper. « Il n’empêche, le vide était là. Et la frustration. Celle de ne pas mieux comprendre, surtout. De quelle façon on en était arrivés là. »
Il contacte des menuisiers pour réparer la balustrade, des agents immobiliers pour vendre cette maison qu’il ne veut plus habiter et accepte l’invitation d’Henri, désormais retraité, pour une partie de tennis.
Sauf que le match qui s’engage entre les deux hommes se joue d’abord en dehors du court. Henri a-t-il soupçonné quelque chose ou cherche-t-il un ami pour occuper ses journées de retraité ? Le jeu subtil du chat et de la souris peut commencer…
Un jeu subtil, retors, angoissant et pourtant assez addictif. Un jeu que maîtrise parfaitement l’auteur pour entraîner le lecteur sur les pas de Simon, sans que jamais ce dernier ne puisse se faire une opinion arrêtée. La mécanique est parfaitement huilée, on se régale !
Autres critiques
Babelio
Le Point
Entre les lignes (Radio suisse romande Espace 2 – Jean-Marie Félix)
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Blog Fragments de lecture (Virginie Neufville)
Blog La lectrice à l’œuvre (Christine Bini)
Blog Les mots de la fin
Premières lignes
« Pour dire les choses vite, quand je suis rentré chez moi ce soir de juillet, il y avait un homme mort dans le salon. Pour les dire plus précisément, l’homme était allongé sur le ventre, à l’aplomb de la mezzanine où nous avions notre chambre, Diane et moi, et dont j’ai vu que la balustrade avait cédé. Nous devions depuis longtemps renforcer cette balustrade, qui commençait à présenter du jeu. Je sortais d’un rendez-vous de travail particulièrement improductif et j’étais plutôt de mauvaise humeur, si bien que ma première réaction a été une forme d’agacement, un peu comme si je venais de trouver le salon en désordre ou, pour être plus juste, comme si ce qui ressortait de ce que j’avais découvert avait prioritairement à voir avec le désagrément. J’ai rapidement pris conscience que l’homme était mort, du moins après l’avoir vérifié comme j’ai pu, palpation du pouls, test du miroir, constat d’un début de rigidité, mais l’agacement a persisté alors même que je me rendais compte de la gravité de la situation. Je tentais de me représenter, au-delà de cet écueil psychologique, les faits avec la plus grande objectivité, et je me suis mis en devoir, alors que je n’y parvenais pas encore, de les aborder de manière efficiente. » (p. 9)
A propos de l’auteur
Christian Oster est né en 1949. Prix Médicis 1999 pour Mon grand appartement, adapté au cinéma par Claude Berri, il est l’auteur de quatorze livres aux éditions de Minuit, dont, Loin d’Odile (1998), Une femme de ménage (2001), Trois hommes seuls (2008), Dans la cathédrale (2010). Il a également publié des romans policiers et de nombreux livres pour enfants à L’Ecole des loisirs. (Source : Editions de l’Olivier)
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