

L’aménagement du territoire
Aurélien Bellanger
Gallimard
Roman
480 p., 22 €
ISBN: 9782070146079
Paru le 21 août 2014
Version poche
ISBN : 9782070468096
Paru le 14 janvier 2016
Où?
Si le récit fait le tour de la planète, son épicentre est situé à une dizaine de kilomètres de Laval dans un village appelé Argel et qui rappelle Argentré.
Quand?
De la naissance du monde à aujourd’hui, mais principalement durant les trente dernières années.
Ce qu’en dit l’éditeur
La France est devenue un paysage lointain.
Dans un village oublié par l’histoire, un château se délabre au bord d’une rivière.
Les travaux d’une ligne à grande vitesse vont pourtant réveiller quelque chose qui sommeillait ici depuis la nuit des temps. Une machination secrète que chacun va chercher à faire jouer en sa faveur.
Le village devient alors le théâtre d’une lutte acharnée entre les opposants au projet et ses promoteurs.
D’autres entrevoient, derrière le passage du train, des enjeux plus complexes. Un capitaine d’industrie croit discerner les frontières de son futur empire. Un préfet retraité est admis dans une société secrète. Un activiste solitaire rêve d’un événement qui relancerait l’histoire. Un vieil aristocrate défend d’étranges théories. Un archéologue est confronté à la plus grande découverte de sa carrière.
Les intérêts, les complots, les temps s’entremêlent et menacent de se neutraliser.
Tout peut encore advenir.
Bientôt, le TGV viendra sceller l’énigme.
Ce que j’en pense
***
Porté par une belle ambition, faire d’un coin perdu de la Mayenne le centre du monde, l’auteur de la Théorie de l’information, nous entraîne dans l’aventure de L’aménagement du territoire. Car ce terme, à bien y réfléchir, rassemble à lui tout seul le rêve des hommes d’apprivoiser leur environnement. Dès la préhistoire, il s’est agi de trouver les moyens de survivre sur un territoire donné, de se déplacer, de trouver aussi des règles à la vie en groupe. Au fil des ans et des progrès techniques, cet espace s’est agrandi et la population a crû. Mais, de découverte en découverte, l’homme s’est aussi trouvé confronté à de nouveaux défis. Voilà la géographie qui se heurte à l’histoire. Quand les frontières doivent être dessinées, puis défendues. Quand les déplacements doivent être plus rapides. Quand il faut trouver les moyens d’un développement économique, politique et social.
Après la guerre, Marcel Taulpin sera l’un des principaux acteurs de cette formidable mutation. Si les champs de bataille lui ont appris à détester la terre, il va se consacrer à la reconstruction, laissant l’agriculture à l’autre branche familiale. Depuis sa Mayenne natale, il va rapidement devenir le chef de tous les grands chantiers. Si l’on reconnaît le groupe Bouygues derrière l’entreprise au logo orange, ce n’est qu’anecdotique. En revanche quelques règles érigées par le patron de l’entreprise de BTP, comme sa confrérie et son système de récompenses, vont permettre à aurélien Bellanger de donner un tour ésotérique à sa démonstration. Légendes de Bretagne, sociétés secrètes, et luttes de pouvoir vont se greffer sur le récit très documenté.
Notre-Dame-des-Landes puis l’arrivée de la ligne à grande vitesse entre Paris et Rennes vont permettre de cristalliser l’affrontement entre l’agriculture et la technique, le tout se terminant dans un final pour le moins explosif.
Si l’on regrette quelques longueurs, on appréciera l’érudition de l’auteur et le côté jeu de piste de ce roman qui permet d’apprendre des tas de choses en s’amusant.
Autres critiques
Babelio
BibliObs
Le Point
L’Usine nouvelle
Le Magazine littéraire
Citations
« Mais l’ennemi auquel Peltier faisait face était en réalité plus dangereux encore que le jacobinisme. Ce n’était pas un ennemi loyal, qui avait une vision métaphysique du monde différent de la sienne, tout en restant accessible à la négociation. Ce n’était pas la droite contre la gauche, ni un modèle de développement concurrent du sien. Il n’y avait de complot contre l’état lui même, et celui-ci avait été parfaitement monté grâce au recours à un partenariat public-privé : ces trois mots alignés représentaient pour Peltier la formule même de la dissolution de l’Etat derrière des intérêts particuliers, son inféodation paradoxale à l’un de ses vassaux, l’abandon de sa puissance, de sa capacité à financer l’avenir et à maitriser le temps pour devenir, en son cœur régalien, là où les grands projets d’infrastructure avaient jadis projeté ses territoires dans la dimension souveraine du Plan, le débiteur d’un groupe toxique et déterritorialisé. »
A propos de l’auteur
Aurélien Bellanger est né à Laval le 20 avril 1980. Il est philosophe de formation et ancien libraire. Il a publié un essai sur Michel Houellebecq, « Houellebecq écrivain romantique », aux éditions Leo Scheer en 2010. Il a écrit quelques poèmes, publiés sur son blog, Hapax. Il est critique de philosophie pour nonfiction.fr depuis octobre 2007.
En 2012, il publie chez Gallimard son premier roman La Théorie de l’information. La biographie de son personnage principal, Pascal Ertanger, est largement inspirée de la vie du PDG de Free. Le prix de Flore, qui fête son vingtième anniversaire, lui a été attribué en 2014, au premier tour, pour son deuxième roman, L’aménagement du territoire. (Source : Editions Gallimard)
Site Wikipédia de l’auteur
Commandez le livre en ligne
Amazon