Aimer et prendre l’air

SIMON_aimer-et-prendre-lairEn deux mots
Deux couples en crise se retrouvent le temps des vacances. Au lieu du repos escompté, c’est l’heure du jeu de la vérité et des règlements de compte. Que faire de l’amour quand il s’enfuit ? Le nouveau roman de Sophie Simon est tragiquement lucide.

Ma note
etoileetoileetoile (beaucoup aimé)

Aimer et prendre l’air
Sophie Simon
Éditions JC Lattès
Roman
200 p., 18,50 €
EAN : 9782709658591
Paru en février 2017

Où?
Le roman se déroule principalement aux États-Unis, tout d’abord dans le Connecticut, au bord de la plage de Silver Sands près de Milford, puis à New York. Les villes de Seattle et San Francisco sont également mentionnées. Enfin, de nombreux voyages sont évoqués, qui vont de Naples à Prague, de Saint-Pétersbourg à Paris. Dans la seconde partie du roman, les camps de réfugiés en Turquie, en Jordanie, au Liban, en Thaïlande, au Kenya et dans le nord de la France constituent de nouvelles destinations.

Quand?
L’action se situe de la fin des années 1990 à nos jours.

Ce qu’en dit l’éditeur
« Ce matin-là, je me suis juré de ne plus jamais l’appeler. Il fallait juste que je l’appelle pour le lui dire. »
Alors qu’elle vient de s’installer dans le Connecticut pour les vacances, Amy, actrice new-yorkaise au faîte de sa gloire, s’interroge: le moment n’est-il pas venu de quitter Jack, son vieil époux atrabilaire? Comment y parvenir, alors qu’elle a déjà tant de fois échoué? Et surtout, qu’en pense son psychanalyste?
Lorsqu’un couple d’amis débarque, au bord de la rupture, la confusion atteint son comble…
Après American clichés et Gary tout seul, Sophie Simon met en scène, dans ce drame joyeux et burlesque que ne désavouerait pas Woody Allen, la fin de l’amour et des idéaux, et l’éternelle renaissance du désir.

Ce que j’en pense
Il faut de méfier des vacances. Si on éprouve le besoin de se détendre et de changer d’air, cela peut aussi cacher un mal-être bien plus profond que de faire une pause pour recharger les batteries. De plus, le climat estival et l’absence de repères traditionnels peuvent conduire à des comportements inattendus. Amy et Jack ainsi que leurs amis de longue date Kathleen et Larry ne vont pas tarder à en faire l’expérience. Même s’il n’y a pas à vraiment parler d’élément déclencheur, Amy entend rompre avec Jack. Elle a du reste déjà effectué plusieurs tentatives, mais sans oser vraiment aller au bout de son intention. « Elle voyait là un homme, son mari, avec lequel depuis vingt ans elle entretenait un lien que l’un et l’autre étaient en train de lâcher. Un homme qui, malgré son âge, ce physique indolent, ce caractère bilieux, était son seul et unique mari sur terre. » Il semble bien que cette fois, sa décision soit prise. Elle n’imagine pas pouvoir continuer sa morne existence. Et puis sa carrière de comédienne pourrait prendre un nouveau départ, car elle vient tout juste de se voir décerner un Tony Award.
Jack sent bien que l’humeur changeante de son épouse, qui passe de manifestations de joie à la mélancolie, cache quelque chose. Mais il a jusqu’à présent réussi à éteindre tous les incendies, un peu à l’image des scénarios qu’il propose et qui lui offrent une réussite modeste, mais suffisante. Il compte aussi sur la présence de leurs amis pour éviter une guerre ouverte.
Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’en 1998, à l’époque où il a annoncé son mariage à ses amis, Larry était amoureux d’Amy. Si bien qu’il n’hésite pas à confier ses sentiments et à rajouter de l’huile sur le feu: « Il est temps que tu acceptes de voir que ton couple est mort et que Jack a déjà une petite idée de qui prendra ta suite. »
C’est alors que la tragi-comédie se déploie, nous offrant quelques réflexions pessimistes sur la vie de couple : « Le mariage est une hypocrisie institutionnalisée et ça fait partie du jeu. Les gens ont besoin de se laisser duper, et par la suite chacun espère secrètement remporter le match. »
Sophie Simon, en jouant avec les souvenirs et le parcours personnel des protagonistes, réussit un roman d’un pessimisme lucide. À l’image des 17 années de séances de psychanalyse auxquelles Amy s’est soumise depuis la mort de ses parents et qui ne lui ont pas vraiment permis de dégager un nouvel horizon, c’est une lassitude bien pratique qui semble l’emporter. Larry joue la désinvolture: « Je me suis toujours cru dans un Luna Park. Je n’ai jamais voulu voir la vie autrement que comme un grand divertissement ». Kathleen semble ne rien comprendre aux motivations des uns et des autres. Jack croit que tout finit toujours par s’arranger. Mais le fin mot reviendra à Amy pour un final aussi surprenant que riche. Comme le souligne le titre, après avoir aimé, il faut prendre l’air !

Autres critiques
Babelio
Publik’Art (Bénédicte de Loriol)
Blog Les chroniques de Koryfée (Karine Fléjo)
Blog La ville en rose

Les premières pages du livre

Extrait
« Je veux monter ce que certains ne veulent pas voir. J’aimerais qu’ils en fassent des cauchemars et n’aient plus d’autre choix que d’agir. Je veux changer le monde, et je ne sais pas combien de temps ça peut prendre. »

A propos de l’auteur
Sophie Simon vit à Paris. Elle a déjà publié un roman et un recueil de nouvelles aux éditions Lattès. (Source : Éditions JC Lattès)

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