Madjik ou l’incertitude

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En deux mots

Ils sillonnent les rues de Paris à toute vitesse. Madjik, Lo et Diesel sont livreurs à vélo, pris dans un tourbillon qui rend leur vie précaire, risquée, imprévisible. Un accident va faire basculer leur insouciance.

Ma note
★★★★ (j’ai adoré)

Ma chronique

L’accident qui devait arriver

Dans son nouveau roman Julien Cabocel met en scène trois livreurs à vélo. Leurs courses dans Paris sont à l’image de leur vie, précaire, risquée, imprévisible. Une fable sur la violence économique menée à cent à l’heure.

Déjà dans Bazaar, son premier roman, Julien Cabocel nous entraînait dans un road-trip infernal. Cette fois, c’est à vélo qu’il sillonne les rues de Paris. À toute vitesse. Derrière Diesel, le narrateur, et ses amis Lo et Madjik. Un trio qui se retrouve exténué après une journée éreintante. Car les livreurs savent que leurs gains dépendent de leur agilité, de leur vitesse, des notes que leurs clients leur confèrent. Et des risques qu’ils prennent. Au fil des chapitres, on va découvrir comment chacun d’eux en est arrivé là.
Madjik, qui avait vu son père retourner à Brazzaville alors qu’il n’avait que huit ans et n’a plus jamais donné de nouvelles depuis, a choisi de quitter le lycée sans son bac techno «avec l’envie furieuse d’en découdre, de cracher à la face du monde ce qu’il avait dans le ventre. Son surnom venait de cette époque, lorsqu’il traînait dans Paris pour se découvrir.»
Lo, quant à lui, a longtemps rêvé du Tour de France, d’une carrière de cycliste professionnel. Il s’est entraîné d’arrache-pied et a réussi de grandes performances. Mais n’a jamais réussi à accrocher la bonne caravane, n’est pas devenu le champion espéré. Alors, «pour ne pas abandonner tout à fait, il livrait des sushis et des burgers dans des boîtes en polystyrène.»
Édouard, ou plutôt Diesel, est à la fois acteur et témoin de cette histoire. C’est d’abord avec son smartphone qu’il rend compte de leurs exploits respectifs. Des films qu’il réalise d’abord pour sa petite sœur restée dans la maison familiale de Châtellerault, espérant que «l’énergie incroyable de ses errances illumine son quotidien». Encouragé par les collègues, il a poursuivi et amélioré sa technique. Complétons la galerie des personnages avec Bassem, réfugié syrien qui a trouvé un emploi à l’aéroport. C’est là qu’il va croiser Kristell, qui rentre à Paris après un voyage d’affaires. Elle sait que son père l’attend, même si elle préfèrerait se reposer. Les hasards de leurs emplois du temps respectifs vont conduire ces acteurs à se rencontrer. À part Madjik qui lui doit combattre sur un lit d’hôpital, victime d’un grave accident. «Une camionnette blanche. Un coup de freins dans la rue d’Odessa. Pas un cri, il est trop tard pour crier. Un bruit sourd, c’est tout. La tête de Madjik sur le bitume. Une fraction de seconde, il y a ce bruit qui résonne. Puis tout se fige.»
En épousant le rythme effréné des cyclistes, Julien Cabocel montre la fragilité de ces existences. En leur faisant croire qu’ils sont libres, leurs employeurs exploiteurs ne font que cacher leur violence économique. Mais l’énergie que dégage ce roman de la précarité, qui se lit d’une traite, évite l’écueil du manifeste politique. Il suffit de prendre la roue de Madjik, Lo ou Diesel pour se rendre compte des enjeux. Un tourbillon, un vent de folie.

Playlist du roman


Brand New Day Esther Phillips © Production Robert Burton


A part of this Asaf Avidan © Production Asaf Avidan

Madjik ou l’incertitude
Julien Cabocel
Éditions Grasset
Roman
178 p., 18 €
EAN 9782246830573
Paru le 5/01/2023

Où?
Le roman est situé principalement à Paris que les livreurs sillonnent dans tous les sens. On y évoque aussi Argenson et Châtellerault et des vacances à Saint-Jean-de-Monts.

Quand?
L’action se déroule de nos jours.

Ce qu’en dit l’éditeur
Livreurs à vélo, Diesel, Madjik et Lo sillonnent la ville à un rythme effréné, prêts à tout risquer pour quelques points sur l’appli, quelques courses supplémentaires, quelques euros gagnés. L’un a failli devenir cycliste professionnel, l’autre est un étudiant en rupture de ban, le troisième a le flow dans le sang… Trois surnoms, trois copains qui tentent de conjurer leur précarité en jouant chaque jour un peu plus avec la vitesse, tandis que se tisse entre eux une amitié improbable et profonde.
Leurs courses inlassables dessinent un étrange ballet urbain où d’autres personnages évoluent selon leur propre urgence. Kristell, quadragénaire empêtrée entre ses sentiments amoureux et l’ombre pesante de son père, descend d’avion et passe commande sur l’appli avant de sauter dans un taxi pour rejoindre la ville. A l’aéroport, son chemin croise celui d’un autre éclopé, Bassem, homme de ménage écrasé par la désolation laissée au pays. Lui attrape le RER où un individu inquiétant le ramène aux souvenirs qui le hantent.
Tous tournent, tournent et tournent à travers la ville. Si différents soient-ils, tous sont fragiles, partagent une profonde incertitude sur eux-mêmes et sur le monde comme il va. Tous étouffent et aspirent à se libérer. La mécanique de la cité toujours plus folle va-t-elle les rapprocher ou les broyer ?
Une ronde urbaine pleine d’humanité qui nous entraîne dans un vertige étourdissant.

Les critiques
Babelio
Lecteurs.com
Blog de Christophe Gelé


Julien Cabocel nous offre la bande-annonce de son roman Madjik ou l’incertitude © Production Julien Cabocel

Les premières pages du livre
« Un surnom. Voilà à peu près tout ce que l’on sait les uns des autres. Et la plupart du temps, c’est largement suffisant pour ce que nous avons à nous dire en attendant devant les restaurants. Dans un surnom, on met ce que l’on veut de soi, tout ce qu’on voudrait être, et tant pis si rouler pour livrer des sandwichs n’a rien à y voir.
Pour tenir sur un vélo, il n’y a rien à faire, personne à être en particulier. Il suffit d’avancer. Si tu arrêtes de pédaler, tu tombes, c’est aussi simple que cela. Tu le sais depuis la première fois où ton guidon s’est mis à trembler et qu’il t’a fallu répondre à la seule vraie question qui te sera jamais posée: continuer à pédaler ou accepter de tomber ?
Et nous en étions là, tous autant que nous étions, avec nos surnoms qui ne voulaient peut-être rien dire, Madjik, Lo et moi, Diesel.
On tombait.

Malgré la fatigue et nos jambes tétanisées à l’idée de tourner encore, nous avons quitté la terrasse rouge et blanc du Falstaff. Comme des insectes éblouis, happés par la valse des phares, nous sommes remontés en selle.
À nous trois, nous n’avions même pas cent ans et nous roulions côte à côte dans une ville deux fois millénaire. Je ne sais plus lequel d’entre nous a lancé ces mots mais ils ont filé dans l’air luisant et nous sommes partis à leur poursuite avec des hurlements de Sioux. L’un après l’autre, nous avons gueulé comme des gamins, comme on crache à la face du temps, comme on lui fait un doigt d’honneur que seule la jeunesse peut faire parce que ce sont ses étincelles qui enflamment l’avenir et que son feu n’a pas encore le goût des cendres. Rien que la vie qui nous appartient. Et le rire de Madjik. Et les façades qui tremblaient au loin.
Mains dans les poches, dans le miroir de cet instant, nous étions les Quatre Fantastiques, les Sept Mercenaires, les Gardiens de la Galaxie, une Chevauchée Fabuleuse, trois livreurs à vélo qui roulions sans commande, sans personne à délivrer qu’eux-mêmes, comme on renverse le monde, pour le plaisir, pour rien.
À Saint-Paul, dans un ballet qui nous échappait, nous avons quitté la voie de bus et nous sommes retrouvés à rouler sur toute la largeur de la rue. Aucune des voitures qui derrière nous commençaient à s’impatienter ne pouvait nous doubler. Ça gueulait, ça klaxonnait. Les insultes fusaient des vitres baissées et des casques aux visières relevées mais pas un de nous ne se décalait. Nous étions intouchables et nos yeux brillaient bien plus fort que la haie d’honneur des réverbères devant nous.
Dans le bouche-à-bouche de nos roues sur l’asphalte, la ville asphyxiée reprenait son souffle. À croire que je n’avais pas avalé tous ces kilomètres depuis que je pédalais dans Paris pour rien. À croire qu’on y pouvait bel et bien quelque chose.
Nous avons tenu jusqu’à la tour Saint-Jacques, avant le boulevard Sébastopol vers lequel les camionnettes, les voitures et les scooters se sont rués comme des affamés dans un bruit d’ogre qui veut dévorer la ville et nous bouffer avec.
Qu’est-ce que c’était bon.
J’en ai lâché mon vélo sur le trottoir d’une rue piétonne qui mène à Beaubourg. Les bras en l’air, en sautillant tel un boxeur qui vient d’arracher le dernier round (poids léger contre métaux lourds), j’ai hurlé à la vie comme si j’avais gagné la partie, prêt à faire face pour les siècles des siècles, et pour des siècles encore, vivant. Et Lo, descendu lui aussi de son cadre pour répondre dans un sourire triomphant aux insultes qui reprenaient de plus belle à notre hauteur quand Madjik, dans un rire éblouissant, leur lançait des baisers !
Et il y en avait eu, des instants comme celui-ci, presque trop beaux pour y croire. Comme la fois où Lo avait tourné sur des Champs-Élysées déserts dans ce qui ressemblait au final d’un Tour de France dont il avait dû rêver tant de fois. Nous avions parlementé un moment pour qu’il puisse rejoindre la ligne de départ d’un « alleycat » inattendu. Dans un sourire railleur, les organisateurs de ces courses improvisées qui incendiaient la ville certains soirs avaient fini par accepter. C’était l’aristocratie de la livraison à vélo, ces types aux t-shirts unis, aux lunettes profilées, aux bermudas de toile. Employés de véritables messageries, ils n’étaient pas tenus de se déguiser pour rouler, n’avaient pas même à payer leur sac à dos d’une caution qu’ils ne récupéreraient jamais. Non, ils utilisaient des vélos à pignon fixe avec lesquels ils se défiaient régulièrement dans ces compétitions nocturnes où tous les coups étaient permis. Tandis que Lo se faisait digérer par la masse des participants, Madjik et moi avions rejoint le rond-point des Champs-Élysées. Les coureurs avaient d’abord remonté l’avenue dans un peloton compact qui comptait bien profiter de l’occasion pour asseoir sa réputation et confirmer une bonne fois pour toutes sa supériorité sur les livreurs low-cost dans notre genre. Mais très vite Lo s’était retrouvé en tête et tous les autres s’étaient lancés à sa poursuite depuis les rues voisines. D’un coup d’œil, il les avait vus s’approcher et avait accéléré encore, donnant tout pour s’échapper de leur horde écumante mais aussi de lui-même, sans doute, de ce qui dans le fond de sa gorge avait quand même le goût d’une défaite. Lui qui n’était pas devenu le champion espéré et qui, pour ne pas abandonner tout à fait, livrait des sushis et des burgers dans des boîtes en polystyrène. Nous nous déchaînions à chacun de ses passages, hurlions à nous casser la voix, à faire vaciller Paris, emportés par notre fierté de voir avec quelle majesté il les distanciait tous. Jusqu’au bout, il avait tenu et avec ce qu’il nous restait de cordes vocales, nous l’avions acclamé puis porté aux nues sur nos épaules tandis que les derniers passaient encore la ligne. Son regard à cet instant, là-haut, au-dessus de nous, au-dessus de tous, valait toutes les médailles, toutes les victoires qu’il n’avait pas remportées. Il ressemblait au champion qu’il aurait dû être, et redevenir pour un instant au moins ce vainqueur magnifique valait toutes les récompenses, vraiment, effaçait tout le reste.
Quand les flics étaient apparus à leur tour pour nous courir après, le peloton s’était dispersé, chacun saluant brièvement Lo d’un geste amer ou beau joueur pour sa victoire. Nous avions détalé derrière eux comme des gamins que nous étions, des enfants qui croyaient encore, ou faisaient semblant de croire, plutôt, à l’imparfait de leurs jeux, de leur job, de leur vie : « Alors moi j’étais l’Indien et toi t’étais le cow-boy. » Imparfait, c’était le mot adéquat, le temps le plus juste. Que les enfants l’aient choisi pour donner vie à leurs rêveries était bien la preuve de leur sagesse. Et toutes les publicités au présent, à l’avenir, tous les storytellers et leur monde idéal pouvaient bien ravaler leurs histoires à tourner en rond. Nous ne serions jamais que des enfants dans le monde imparfait de leurs jeux qui ne croient pas tout ce qu’on leur raconte mais font semblant d’y croire – ce qui n’est pas la même chose. On sait que la roue est voilée, que la chaîne va finir par dérailler, ce n’est pas parce qu’on accepte de pédaler qu’on ne s’en rend pas compte, surtout pas.

Avec Paris, Madjik et Lo tiennent le premier rôle de mes vidéos – des images brutes de nos exploits que je poste de temps en temps sur ma chaîne. Il arrive que j’y apparaisse aussi dans un selfie bancal, un œil sur la route, l’autre sur mon portable. On m’y découvre essoufflé, la masse de mes boucles noires aplatie par le casque d’où jaillit toujours une mèche rebelle, le col de ma chemisette hawaïenne dépassant de mon blouson bicolore. J’en envoie parfois le lien à ma sœur avec l’idée de lui montrer la ville, ce qu’il y a de lumineux malgré tout dans la vie que je me suis choisie. J’espère que l’énergie incroyable de nos errances illumine son quotidien, entre le collège George Sand où j’ai été élève moi aussi et la zone commerciale d’Argenson où se trouve la concession automobile de mon père – elle va bientôt y faire son stage de troisième, m’a-t-elle annoncé dans un SMS ponctué d’un smiley au sourire triste. Pour l’avoir vécue avant elle, je connais sa vie dans le centre-ville de Châtellerault ou devant le journal télévisé, chaque soir à 20 heures, dans le salon du pavillon familial, si propre, si parfaitement rangé, si identique à celui des voisins, des voisins des voisins. À travers ces images de nos prouesses, j’essaie de lui dire que même dans les ruines, même sur les cendres, elle a le droit de danser. Oui, il est encore permis de rire, de faire les cons sans raison et même si cela devient de plus en plus incongru, elle n’y est pour rien. Elle a le droit de s’amuser, de faire des rêves improbables, des rêves d’avenir sans que la planète fasse peser tout le poids de sa survie sur ses épaules de jeune fille. Je me charge de ça. Elle peut danser, faire tourner ses longs cheveux d’or sur la nuit, embrasser le bleu de l’air, et rire, même trop, même fort, et aimer surtout.
À chaque fois que je reçois une de ses lettres, invariablement garnie d’un billet de dix euros soigneusement plié – une page pleine qu’elle entame toujours par mon prénom, « Édouard », enluminé de boucles tracées au feutre mauve –, je m’en veux d’être parti, de ne pas avoir tenu plus longtemps mon rôle de grand frère. J’ai envie de la serrer dans mes bras, de croire qu’il nous reste encore tout un bout d’enfance à partager. Nous nous connaissons si peu finalement même si les fous rires sans raison au beau milieu d’un repas morose sont un ciment d’une solidité inaltérable. Comme les engueulades affreuses des parents dans lesquelles nous craignions d’être engloutis l’un et l’autre ou ces vacances d’été dans le jardin de nos grands-parents, à Saint-Jean-de-Monts, dans l’ombre de la grande maison bâtie pour durer toujours et qui avait passé plus vite encore que l’enfance.

Extraits
« Madjik a grandi place des Fêtes dans le XIXe arrondissement et ce n’était pas franchement la fête. Son père, employé de sécurité dans la galerie marchande Bercy 2, est reparti vivre à Brazzaville d’où il n’a plus jamais donné de nouvelles. Madjik avait huit ans. «Personne ne te doit rien, mon fils. Ce que tu veux, c’est à toi d’aller le prendre», c’est la seule leçon que son père lui ait prodiguée avant de partir, les seuls mots que sa mère lui a répétés à chaque fois qu’il demandait quelque chose.
Pour savoir ce qu’il voulait vraiment, à seize ans, il a quitté le lycée Diderot, en haut du XIXe, comme on sort d’un piège, sans le bac techno mais avec l’envie furieuse d’en découdre, de cracher à la face du monde ce qu’il avait dans le ventre. Son surnom venait de cette époque, lorsqu’il traînait dans Paris pour se découvrir. » p. 53

« Une camionnette blanche. Un coup de freins dans la rue d’Odessa. Pas un cri, il est trop tard pour crier. Un bruit sourd, c’est tout. La tête de Madjik sur le bitume. Une fraction de seconde, il y a ce bruit qui résonne. Puis tout se fige. La ville retient son souffle. Sur le trottoir d’en face, quelqu’un porte la main à ses lèvres.
Ce qu’il reste du choc dans le silence résiste encore un instant puis tout redémarre.
En beaucoup trop bruyant.
En trop fort.
Trop rapide.
Tout le monde s’affole. On court jusqu’à lui. Ça klaxonne. «Écartez-vous! Laissez-le respirer!» La ville reprend son chaos. L’odeur âcre du caoutchouc que le coup de freins a brûlé flotte dans l’air.
Moi, je ne bouge pas. Madjik est allongé là et sans savoir pourquoi je reste immobile, je pense au plat qui a dû se renverser dans son emballage de papier. » p. 82-83

À propos de l’auteur
CABOCEL_julien_©_stephane_remaelJulien Cabocel © Photo Stéphane Remael

Julien Cabocel est né en 1970. Après des études de lettres, il se consacre à la chanson en tant qu’auteur, compositeur et interprète. Après Bazaar (2018), son premier roman, il a publié Madjik ou l’incertitude (2023). (Source: Éditions Grasset)

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Femme qui court

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En deux mots:
Dans son pensionnat de jeunes filles, Violette Morris passe son temps à faire du sport. Au début du XXe siècle, sa passion suscite plus l’opprobre que l’approbation, mais elle va se battre dans de nombreuses disciplines pour gagner une reconnaissance qui va tarder. Championne et homosexuelle, elle va s’engager dans tous les combats.

Ma note:
★★★ (beaucoup aimé)

Ma chronique:

Battling Violette

Gérard de Cortanze a choisi de nous faire découvrir une femme d’exception. Violette Morris va devenir au début du XXe siècle une grande championne, une artiste de music-hall, une homosexuelle engagée et une féministe qui ne s’en laissait pas conter.

Après Laisse tomber les filles qui explorait les années Yé-Yé, Gérard de Cortanze a choisi de remonter un peu plus le temps avec ce roman qui est une biographie romancée de Violette Morris, femme hors du commun.
On la découvre au début du XXe siècle, vers la fin de l’adolescence. Elle est alors pensionnaire dans un institut religieux en Belgique et va devoir subir les assauts d’Octave, l’un des seuls hommes de l’établissement. Pour tourner la page, elle va s’adonner à la pratique sportive et trouver dans ce loisir une raison de vivre. Très vite, elle devient championne et accumule les bons résultats. Son corps se transforme et dans les douches elle va pouvoir évaluer son physique à ceux de ses amies et trouver du charme à certaines, à commencer par son amie Claire, qui n’a pas froid aux yeux non plus. Leur relation va devenir de plus en plus torride jusqu’à les pousser à faire l’amour dans le bureau de Clotilde Honoré. La responsable du pensionnat va les surprendre et décider de chasser sa championne.
Si cet épisode traumatise la jeune fille, elle va aussi l’aguerrir.
Car il n’est pas question pour elle d’abandonner ses disciplines de prédilection, bien au contraire. À l’athlétisme (dans des disciplines aussi curieuses que le saut en hauteur sans élan, le 600 mètres par équipes de trois ou encore le lancer du poids bras droit et gauche), elle va ajouter la boxe, et à la boxe le football, sans oublier le cyclisme.
Gérard de Cortanze, en allant dénicher les archives de la presse, nous dépeint alors avec force détails ce que la France d’avant la Première Guerre mondiale pensait de ces femmes. Au fur et à mesure de ses exploits, Violette Morris dérange de plus en plus une société patriarcale et machiste.
Quand elle vient affronter les hommes sur leur terrain, les adeptes de la discrimination s’en donnent à cœur-joie sur le thème des femmes trop fragiles, sur leur corps qui n’est pas fait pour la pratique sportive, sur leur place à la maison plutôt que sur les terrains de sport. Des débats enflammés qui baisseront à peine d’intensité après la Guerre de 14-18 au cours de laquelle violette, ambulancière et motocycliste, démontrera tout son courage avant d’être démobilisée pour une pleurésie.
La paix revenue, elle caresse un nouveau rêve, les sports mécaniques. De la moto à l’auto, elle voudra mener de front cette nouvelle carrière, n’hésitant pas à chercher du soutien auprès d’un homme, alors qu’elle entend aussi se battre pour la reconnaissance de l’homosexualité. Un combat, ô combien difficile quand on sait les nuages qui commencent à s’accumuler, venus d’Allemagne.
C’est pourtant dans le pays qui va conduire les nazis au pouvoir et organiser les Jeux Olympiques de Berlin qu’elle va trouver une alliée, Greta Fassbinder.
Sa rivale lors d’une compétition épique à Magdebourg va devenir son amante. Mais le poids de l’Histoire aura raison de leur passion. À moins que Violette, par ses excès et ses provocations, ne soit elle-même responsable de son éviction des terrains de sport.
Mais déjà elle s’imagine rebondir sur une scène de music-hall. Et de fait, son tour de chant est un succès. Elle croise alors Cocteau, Jean Marais, Yvonne de Bray et s’éprend de Joséphine Baker et devient l’une des reines des nuits parisiennes. Mais déjà la Seconde Guerre mondiale s’annonce. Elle lui sera fatale…
S’il faut concéder quelques longueurs à ce roman, il n’en reste pas moins un témoignage puissant et un portrait étonnant d’une femme inclassable, dont les extravagances auront sans doute servi les causes qu’elle défendait, même si il lui aura fallu pour cela encaisser bien des coups. Sans doute parce que cette Femme qui court allait bien plus vite que son temps.

Femme qui court
Gérard de Cortanze
Éditions Albin Michel
Roman
416 p., 22,90 €
EAN : 9782226400215
Paru le 2 janvier 2019

Où?
Le roman se déroule en France, principalement à Paris, Levallois-Perret, Montmorency, Montreuil, sur les champs de bataille de l’est de la France, puis à Châlons-sur-Marne et sur de nombreux stades et circuits automobiles. On y évoque aussi la Belgique, notamment Huy, Liège, Bruxelles, Uccle et l’Allemagne avec Magdebourg et Berlin.

Quand?
L’action se déroule du début du XXe siècle à 1944.

Ce qu’en dit l’éditeur
En 1910, Violette, âgée de 17 ans, est élève au couvent de l’Assomption. Encadrées par des professeures d’éducation physique anglaises, les jeunes pensionnaires y découvrent le sport. Les années passant, devenue une sportive exceptionnelle, elle enchaîne les championnats d’athlétisme, se passionne pour le cyclisme, le football, le water-polo, la boxe, la compétition automobile… Quand la guerre de 1914 survient, elle est ambulancière puis motocycliste de liaison.
Violette, boulimique de vie, court derrière un bonheur qui lui semble inaccessible. Elle s’essaie au music-hall, au théâtre, devient l’amante de Joséphine Baker puis d’Yvonne de Bray, l’ami de Cocteau et de Marais. Mal aimée, rejetée, elle va là où on l’accepte. Quand la guerre éclate, elle prend la direction du garage Pershing réquisitionné par la Luftwaffe et pratique le marché noir. Violette est une combattante du féminisme qui épouse les revendications des femmes inexorablement retardées par la Grande Guerre puis, dans les années trente, par la crise économique et la montée des périls.
Garçonne aux cheveux courts, en monocle et pantalon, qui n’hésite pas par provocation à pratiquer une radicale mastectomie. Fascinante, scandaleuse, Violette Morris cristallise les fantasmes et les conflits culturels dans lesquels notre époque peut se reconnaître.

Les critiques
Babelio
Lecteurs.com

INCIPIT (Les premières pages du livre)
« La chambre de Violette donnait sur un parc divisé en autant de terrains de jeu, clos par un haut portail qui ouvrait sur une rue pavée. Dans le ciel, des nuages d’un gris anthracite coulissaient les uns sur les autres, poussés par le vent. En contrebas, derrière une haie de cormiers, tachetés de baies brunes, une courbe de la Meuse paressait, couleur de carême. Si elle avait dû compter toutes les fois où, depuis son arrivée dans ce couvent de l’Assomption à Huy, Violette s’était postée derrière les vitres de cette fenêtre, sa mémoire aurait atteint un chiffre qu’elle n’aurait pu retenir.
Sa chambre révélait ses goûts. Des coupes, gagnées en Angleterre et en France, et plusieurs médailles qui tenaient lieu de garniture de cheminée. Aux murs s’étalaient des trophées glanés dans les championnats. Un ordre parfait régnait dans la pièce meublée avec une note de modernisme et une certaine austérité. Seule marque de désordre : le costume des Amazones, bleu ciel comme le manteau de la Vierge, qui traînait sur une chaise – uniforme revêtu par les pensionnaires du couvent lors de leurs compétitions sportives. Violette avait dix-sept ans.
Parmi les éclats de mémoire qui dérivaient comme des icebergs, depuis son installation dans ce pensionnat pour jeunes filles de la haute bourgeoisie européenne, il en était qui revenaient sans cesse, tel ce matin du 20 avril 1903, jour anniversaire de ses dix ans où son père, le baron Pierre Jacques Morris, capitaine de cavalerie en retraite et fils du fameux général Morris, acteur de la conquête de l’Algérie dans les années 1830, l’avait laissée derrière les murs du pensionnat. Si petite, si fragile, sa minuscule valise à la main, sous les hautes colonnes de la puissante façade palladienne de l’édifice. Elle avait alors longuement observé les élèves, ses futures congénères, se promenant en petits groupes, ou deux par deux, tête contre tête, en une procession sans fin, ou bien buvant leur lait avec une paille, adossées aux murs de la pension. Puis, lorsqu’elle était montée dans sa chambre, elle s’était précipitée à la fenêtre. Elle avait vu son père s’éloigner, raide, d’un pas décidé, dans son habit militaire. Elle aurait tant aimé qu’il se retournât : il ne l’avait pas fait, préférant remonter dans sa voiture, une Ader 8 CV jaune bouton d’or qu’il conduisait lui-même, rappelant à qui voulait l’entendre que son concepteur, prénommé Clément, avait construit des téléphones et fait voler un avion à vapeur avant de se lancer dans l’automobile ! Anecdotes inutiles dont il était friand et dont Violette se disait qu’elle eût préféré les lui voir abandonner au profit sinon d’un intérêt accru, du moins d’un semblant d’attention qu’il lui aurait parfois accordé. Mais elle savait que c’était peine perdue. Et cela d’autant plus qu’à l’indifférence polie de ce père venait s’ajouter la franche hostilité de sa mère. De vingt ans plus jeune que son mari, Élisabeth Sakakini, dite « Betsy », ne s’était jamais remise de la mort de son petit Paul, survenue deux ans avant la naissance de Violette, à l’âge de huit mois. Ce décès prématuré, elle le faisait payer chaque jour à sa fille.
Oui, c’est à cette même place que, vigie inquiète, Violette avait vu pour la première fois le parc, le mur, la rue pavée, les cormiers, la Meuse et, comme jaillissant de la brume, tel un dieu païen, un cerf si vieux que ses bois semblaient des candélabres. Et c’est cette même veduta, telle qu’auraient pu la peindre Vermeer ou Canaletto, changeante au fil des saisons et de ses états d’âme et pourtant identique, presque rassurante, seule pérennité à laquelle se raccrocher, qu’elle regardait pour la dernière fois aujourd’hui, postée à la fenêtre de sa chambre ; car, bien qu’il lui restât encore une journée à passer au couvent de l’Assomption, elle s’était promis que cette station devant la fenêtre serait sa dernière.
Comment avait-elle fait pour survivre toutes ces années ? Voilà une terrible question à laquelle, après avoir mûrement réfléchi, elle ne trouva que deux réponses – contradictoires et complémentaires.
La première touchait au sport, mot étrange aux senteurs de soufre qu’il ne faut utiliser qu’avec parcimonie lorsqu’il est appliqué à la femme. Mauvaise élève, excepté en allemand, langue rugueuse dont elle aimait traquer les douceurs, que de fois ses professeurs l’avaient raillée pour son incapacité à faire ses devoirs avec application, la contraignant, pour la punir, à réciter ses leçons debout sur une chaise, devant ses camarades. Quant aux surveillantes, toutes nonnes britanniques, n’intimant leurs ordres qu’en anglais, elles avaient fustigé son goût de l’indépendance et son refus obstiné de suivre des règles auxquelles ses coreligionnaires se soumettaient avec, il faut le reconnaître, plus ou moins d’entrain.
Ce qui aurait pu se transformer en catastrophe prit un tout autre chemin grâce à une certaine Miss Eliss, adepte de l’éducation physique féminine. La jeune professeur dont le livre de chevet aurait dû être la Sainte Bible lui préférait Muscle et beauté plastique féminine de Georges Hébert, officier de marine et éducateur. Alors que les patronages catholiques et l’école publique proposaient aux jeunes filles des activités physiques se résumant à la marche, à la danse ou à la callisthénie, Miss Eliss avait, avec l’aide de sa hiérarchie, doté le couvent de l’Assomption d’une salle de gymnastique, d’un court de tennis, d’un bassin nautique, de pistes où pratiquer footing et athlétisme, et même d’un terrain modulable pour le basket, le hockey, voire le football ! Se considérant comme une « pionnière doublée d’une conquérante », elle n’hésitait pas à gratifier les jeunes filles dont elle avait la charge de discours récurrents dans lesquels elle rappelait que les Égyptiennes avaient concouru entre elles dans des épreuves de lancers et d’haltères, que la Grèce antique avait très tôt cultivé le mythe de la femme athlète, et qu’Atalante, fille d’Iasos et de Clymène, abandonnée par son père et grandissant au milieu des bêtes sauvages, aimait à défier les hommes à la course. Pourvue d’une culture sportive inépuisable, elle avait même un jour rapporté que chaque année à Markt Groningen, localité du Wurtemberg, « et cela dès le XVIe siècle », des courses étaient ouvertes aux jeunes bergères, ajoutant, après un théâtral temps d’arrêt dans sa péroraison : « Certaines années, mesdemoiselles, la hargne des concurrentes était telle que le bourgmestre en personne, monté sur son cheval et armé d’un bâton, n’hésitait pas à s’en servir afin d’empêcher ces Perrettes en furie de se pousser, de se tirer les cheveux, de se donner des coups dans la poitrine pour couper la respiration de leurs rivales. Je ne vous en demande pas tant, mais soyez fermes dans vos convictions ! »
Rejetant avec vigueur les préceptes avancés par Mme Irène Popard laquelle, dans La Gymnastique harmonique, affirmait avoir mis au point une méthode de culture physique complète, « spécialement adaptée à la femme », mais qui en réalité n’était qu’une suite de mouvements improbables faits de lancers de jambes, de culbutes, d’équilibres sur les mains, de sautillements et de mouvements respiratoires, le tout au son de musiques folkloriques vives « genre farandole ou fandango », Miss Eliss pensait intimement que la gymnastique ne suffisait pas à l’épanouissement de la femme, qu’il fallait lui ajouter le goût de la compétition, de la victoire et que cette alliance révolutionnaire – « oui, vous m’avez bien entendue, mesdemoiselles, révolutionnaire » – ne rendrait la femme que plus belle.
Avec 1,66 mètre pour 66 kilos, son tour de cou de 40 centimètres, son tour d’épaules de 1,20 mètre, ses biceps de 29 centimètres et ses mollets de 40 ; avec sa capacité respiratoire de 4 litres, ses longs cheveux noirs que toutes ses amies lui enviaient mais qu’elle détestait car ils la gênaient pour courir, et sa luxuriante poitrine déjà fort développée pour son âge, Violette s’était très vite révélée être une championne accomplie.
Dès la première compétition elle avait fait des merveilles. Il s’agissait d’une épreuve de natation pratiquée dans une des rivières affluentes de la Meuse. Alors que certaines de ses camarades ne cherchaient qu’à s’amuser, Violette, après s’être débarrassée de son blazer, de ses sandales et s’être attaché son bonnet de bain en caoutchouc sous le menton, avait plongé dans l’eau avec la ferme attention d’arriver première sur l’autre rive. Métamorphosée par le froid vif de l’eau qui s’emparait de ses bras et de ses jambes, dépassant une à une ses concurrentes qui n’en étaient encore qu’au stade de la nage du chien, elle avait ondulé dans l’eau comme un saumon gracile et, nageant le crawl à six battements de pied, avait, avec une célérité incroyable, atteint l’autre bord de la rivière. Là, dans son maillot de bain rouge, baissé jusqu’à la taille, elle s’était essuyé les épaules, frictionnant le reste de son corps luisant avec une serviette et avait savouré sa première victoire.
Au fil des mois et des années, elle avait accumulé les premières places, remporté pour son école nombre de coupes et de trophées, en natation, en basket, en tennis, mais surtout en athlétisme où, dans les courses de demi-fond, elle aimait assurer un train excessif qui poussait ses adversaires à l’abandon et elle-même à se dépasser, arrivant exténuée, au bord du malaise mais victorieuse. Fêtée par certaines, jalousée par d’autres, elle était incontestablement devenue le porte-drapeau du couvent de l’Assomption, à tel point que les plus enthousiastes des élèves lui prédisaient un avenir sur les pistes poussiéreuses des stades et les plus rêveuses sur les écrans muets du cinématographe. »

Extrait
« Elle avait divisé, ou plutôt son imprésario, avait construit son récital en quatre parties. Dans un premier temps, elle proposa des tangos qu’elle enfila les uns après les autres comme jadis les mètres de ses courses de demi-fond: à grandes enjambées souples et efficaces. Dans un second, elle s’appliqua à des reprises de «Negra Noche», «Swing Troubadour» et «La Rumba triste », qui mirent la salle en joie, car elle en donnait une interprétation très personnelle pleine d’humour et d’assurance acquise au fil des minutes qui passaient et qui lui prouvaient qu’elle pouvait chanter sans se ridiculiser. Puis vint le tour de son hommage très personnel à Suzy Solidor, surnommée l’«Amiral», super-garçonne impressionnante surtout lorsqu’elle portait smoking, reine incontestée des cabarets-dancings féminins, comme La Coquito l’était du Danzòn cubain. À peine avait-elle entamé «Obsession» que la salle l’écouta religieusement. Plus aucun verre ne tintait, plus aucune discussion ne venait perturber l’écoute : «Chaque femme je la veux/ Des talons jusqu’aux cheveux/ J’emprisonne dans mes vœux les inconnues.» L’hommage était composé des deux chansons en passe de devenir les deux hymnes du monde lesbien. Dans la salle, des couples s’embrassaient, se tenaient les mains, une émotion réelle, un trouble circulaient de table en table…» p. 252-253

À propos de l’auteur
Ecrivain, éditeur aux éditions Albin Michel, membre de l’Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique, Gérard de Cortanze a publié plus de 80 livres, traduits en vingt-cinq langues. Parmi eux, des romans (Les Vice-Rois, prix du roman historique; Cyclone, prix Baie des Anges Ville de Nice; Assam, Prix Renaudot; Banditi; Laura; Indigo, prix Paul Féval; L’An prochain à Grenade, prix Méditerranée; Les amants de Coyoacan…, Zazous, des essais (Jorge Semprun, l’écriture de la vie; Hemingway à Cuba; J.M.G. Le Clézio, le nomade immobile; Pierre Benoit, le romancier paradoxal, prix de l’Académie française), et des récits autobiographiques (Une chambre à Turin, prix Cazes-Lipp; Spaghetti!; Miss Monde; De Gaulle en maillot de bain; Gitane sans filtre…). On lui doit également des livres sur les peintres Zao Wou-ki, Antonio Saura, Richard Texier, et notamment Frida Kahlo, la beauté terrible.
Si l’ensemble de son œuvre, divisée en cycles, a pour thèmes de prédilection ses origines italiennes mêlées – vieille famille aristocratique piémontaise du côté du père, classe ouvrière napolitaine du côté de la mère, une descendante directe de Frère Diable, dit Fra Diavolo – on lui doit aussi plusieurs ouvrages sur l’automobile. Né au sein d’une famille de pilotes de courses il a publié La Légende des 24 heures du Mans, livre pour lequel il a reçu le Prix des écrivains sportifs, ainsi que Les 24 Heures pour les nuls. Nombre de ses livres ont pour personnage principal une héroïne. Frida Kahlo, dans Les amants de Coyoacan; Gâlâh, dans L’an prochain à Grenade; Josette, dans Zazous; Michèle, dans Laisse tomber les filles et Violette Morris dans Femme qui court. Il est chroniqueur à Historia et président du Prix Jean Monnet de Littérature européenne. (Source: Éditions Albin Michel)

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