J’aurais voulu être un Beatles

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  RL2020

 

En deux mots:
Un adolescent qui vit en banlieue parisienne découvre l’album bleu des Beatles. C’est le début d’une passion, mais aussi un moyen d’expliquer à travers souvenirs et émotions «comment les chansons des Beatles infusent dans l’existence» de tout un chacun.

Ma note:
★★★ (bien aimé)

Ma chronique:

All you need is Love

Dans cette version augmentée de Le Rouge et le Bleu ou comment les chansons des Beatles infusent dans l’existence paru en 2008, Jérôme Attal revient sur son amour pour les «fab four» et nous offre de (re)découvrir leur parcours et leurs chansons.

Jérôme Attal a semble-t-il trouvé le moyen de nous surprendre chaque année avec un livre bien différent du précédent. Il y a deux ans, dans 37, étoiles filantes, il racontait comment Alberto Giacometti courait derrière Jean-Paul Sartre pour lui casser la figure, l’an passé avec La petite sonneuse de cloches il nous faisait découvrir les amours de Chateaubriand en exil. Et cette fois, s’il revient à Londres, c’est pour mieux nous entrainer dans ses souvenirs d’enfance, du côté de Saint-Germain-en-Laye, au moment où il découvrait le premier album des Beatles. Les éditions Le Mot et le Reste ont eu la bonne idée de demander à Jérôme Attal de corrigée et compléter Le Rouge et le Bleu ou comment les chansons des Beatles infusent dans l’existence paru en 2008.
Avec lui, en courts chapitres qui sont autant de bonbons sortis d’un paquet aux couleurs bleu et rouge, on revisite une histoire dont nous partageons tous un peu quelque chose, surtout si l’on approche ou dépasse le cinquantaine.
Et ce quelque chose est d’importance. Car «la pop culture, la musique, le cinéma, nous construisent, assurent les transitions, la couture entre l’enfance, l’adolescence et tout le bordel qui s’ensuit. La culture pop donne de l’élan, des bases, des modèles, un mode de vie, un horizon…»
La démonstration est lumineuse et nostalgique, brillante et riche d’anecdotes qui raviront aussi ceux qui ne sont pas des afficionados. On prend la mesure du phénomène en même temps qu’on replonge dans la France de la seconde moitié du XXe siècle. Quand Paul Mc McCartney, John Lennon, Ringo Starr et George Harrison faisaient souffler un vent de liberté avec des airs passés aujourd’hui au rang de classiques.
Jérôme Attal revient aussi sur la rivalité entre les Beatles et les Stones qui a aujourd’hui trouvé sa place dans des évaluations – plus ou moins sérieuses – des agences de recrutement. Je me souviens avoir dû répondre à la question, êtes-vous plutôt Beatles ou Rolling Stones?, êtes-vous plutôt Coca ou Pepsi? À en croire Jérôme Attal, on aurait pu y ajouter êtes-vous plutôt Tolstoï ou Dostoïevski? Car il «existe un lien étroit et une opposition révélatrice entre d’un côté les Stones et Dostoïevski, de l’autre les Beatles et Tolstoï.»
L’auteur souligne encore combien les quatre anglais ont poussé des milliers de jeunes français – dont lui-même – à se perfectionner dans la langue de Shakespeare, de suivre avec plus d’assiduité les cours d’anglais avant de partir se perfectionner dans des séjours linguistiques qui étaient aussi autant d’occasions de découvrir la Grande-Bretagne et le charme des petites anglaises. Sur le ferry qui le ramène en France, il a cette belle idée d’écrire la plus belle des lettres d’amour à partir des titres de son songbook. Ce qui donne cette petite merveille: «Hello little girl, I call your name. All you need is love. From me to you, I want to hold your hand. Please please me, don’t let me down. Do you want to know a secret? I wanna be your man, here, there, and everywhere, across the universe. It’s only love. We can work it out. I ’m happy just to dance with you. Oh! Darling. I want you. I ’ll be back. Goodbye.
P.-S. I love you.»
On ne révèlera pas ici toute la poésie de la réponse à cette carte postale brûlante d’amour.
Au fil des ans, on y voit aussi défiler la grandeur et la décadence du groupe mythique et on découvrira comment s’est construit le mythe. Que depuis des décennies les fans ont leurs lieux de rendez-vous, à commencer par le fameux passage piétons devant les studios d’Abbey Road que les «fab four» ont emprunté le 8 août 1969. Cet instant, immortalisé par le photographe écossais Iain Macmillan, fera la pochette du dernier album studio du groupe. Quant au passage piétons, il sera classé aux monuments historiques anglais en 2010. L’autre lieu de culte, le Vintage Magazine Shop, du côté du Borough Market, a été remplacé par un magasin de vêtements. Une disparition douloureusement ressentie par les habitués qui «se sentent amèrement dépossédés, orphelins d’une partie stable de leur existence.» bien qu’il reste le Beatles Store en haut de Baker Street.
Et puis, s’il ne fallait s’attacher qu’à un seul titre, ce serait «Michelle» dont on comprendra en fin de volume l’émotion particulière qu’elle peut susciter pour l’auteur qui nous livrera par la même occasion quelques clés de son travail de romancier et comment ses proches deviennent par la magie de l’écriture des personnages de roman. Voilà aussi de quoi relire avec un œil neuf L’Appel de Portobello Road et La Petite sonneuse de cloches.


3 novembre 1965. Les Beatles enregistrent «Michelle» aux studios d’Abbey Road.

J’aurais voulu être un Beatles
Jérôme Attal
Éditions Le Mot et le Reste
Roman
156 p., 15 €
EAN 9782361391942
Paru le 6/02/2020

Où?
Le roman se déroule en France, à La Garenne-colombe puis Saint-Germain-en-Laye, mais aussi à Paris et Londres, sans oublier l’évocation de vacances en Belgique, à Gibecq.

Quand?
L’action se situe de nos jours, avec des retours en arrière de plus d’un demi-siècle.

Ce qu’en dit l’éditeur
«L’idée séduisante d’aborder l’un des groupes les plus célèbres au monde par le lien intime qui les unit à tout un chacun.»
Cinquante, c’est le nombre d’années écoulées depuis la séparation des Beatles et la naissance de Jérôme Attal. Le temps est donc à l’écriture, pour mettre dans cette double peine, beaucoup de joie. Son désir s’exprime ainsi : partager en de courts récits tout ce que la musique peut changer en nous, montrer avec quelle grâce et quelle puissance elle sait nous accompagner mais également nous altérer en profondeur. Pour lui, aucun groupe n’a autant compté que les Beatles. Ils ont assuré cette transition périlleuse entre l’enfance et l’adolescence, lorsque l’imagination, au service de la fiction, ne suffit plus à masquer la réalité qui s’impose avec l’âge. Émergent de cette envie, des nouvelles, des pensées et un ensemble de souvenirs touchants, justes, drôles, qu’il n’appartient qu’aux lecteurs de rattacher à leur propre expérience.

Les critiques
Babelio
Lecteurs.com
Blog A vos marques… Tapage! 

Extrait
« Les habitués perdent un point de chute dans Londres et un point de repère dans leur vie. Celles et ceux qui venaient ici en pèlerinage se sentent amèrement dépossédés, orphelins d’une partie stable de leur existence. C’est que la pop culture, la musique, le cinéma, nous construisent, assurent les transitions, la couture entre l’enfance, l’adolescence et tout le bordel qui s’ensuit. La culture pop donne de l’élan, des bases, des modèles, un mode de vie, un horizon, ce home anglo-saxon si intraduisible en français, parce que c’est là d’où on vient et vers là où on revient. Plus qu’un lieu, un sentiment. Le mot maison ne m’apparaît jamais satisfaisant pour traduire ma tendresse infinie devant le mot home anglo-saxon. Peut-être faudrait-il faire confiance au mot demeure parce qu’il signifie à la fois la maison, ajouté à la part d’immatériel de ce qui demeure, cette part insubmersible que le temps qui passe , ne pourra jamais abîmer en nous. » p. 69

À propos de l’auteur
Jérôme Attal est écrivain, auteur-compositeur-interprète, parolier et scénariste. Il a publié une douzaine de romans, dont Aide-moi si tu peux, Les Jonquilles de Green Park (prix du roman de l’Ile de Ré et prix Coup de cœur du salon Lire en Poche de Saint-Maur), L’Appel de Portobello Road, 37, étoiles filantes, (prix Livres en Vignes et prix de la rentrée) et La Petite Sonneuse de cloches. Parallèlement, il écrit depuis quinze ans des paroles de chansons pour de nombreux artistes, notamment: Johnny Hallyday, Florent Pagny, Vanessa Paradis, Jenifer, Eddy Mitchell… Bien que ces artistes soient très différents, il essaie de trouver dans ses textes pour d’autres une cohérence avec son univers personnel. (Source: Éditions Robert Laffont / Le Mot et le Reste)

Site Wikipédia de l’auteur

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