Domina

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En deux mots:
Après Maestra, voici la suite des aventures de l’intrépide Judith, rebaptisée Elisabeth Teerlinc, galeriste à Venise, pourchassé par une bande de traficants qui entendent retrouver un tableau attribué au caravage. Un thriller agréable à lire, mêlant sexe et aventures, voyage et histoire de l’art.

Ma note
★★★ (beaucoup aimé)

Domina
L. S. Hilton
Robert Laffont, collection La bête noire
Thriller
Traduit par Laure Manceau
384 p., 18,90 €
ISBN: 9782221191188
Paru en mai 2017

Où?
Le roman se déroule à Venise, Paris, Rome, Londres, Combe Farleigh, Bath, Lille, Belgrade, Saint-Moritz, Pontresina, Munich, Utrecht, Barcelone, Gênes, Ibiza, Milan, Amsterdam.

Quand?
L’action se situe de nos jours.

Ce qu’en dit l’éditeur
Tout ce que vous croyez savoir sur Maestra… est faux.
Judith Rashleigh mène une vie de luxe à Venise. Jusqu’au jour ou son passé remonte à la surface et menace de tout faire s’écrouler. Quelqu’un connaît ses crimes et tente de la faire chanter. Pour acheter son silence, elle doit retrouver une œuvre d’art mythique. Mais elle n’est pas la seule sur le coup… Cette fois-ci, Judith n’a plus aucun contrôle. Surpassée et manipulée, démunie et vulnérable, elle va devoir affronter le plus redoutable des ennemis. Et si elle ne gagne pas cette bataille, elle n’en sortira pas vivante.
Traduit dans 40 pays et déjà en cours d’adaptation par la productrice de Millénium et la scénariste de La Fille du train, Domina est le deuxième volet d’une trilogie noire et érotique.

Ce que j’en pense
Si l’effet de surprise de Maestra, ce thriller érotique qui avait bénéficié l’an passé d’un lancement mondial avec une belle opération marketing à la clef, n’est plus là et que le scénario de ce second tome est peu ou prou construit sur les mêmes situations que le premier, ce thriller n’est reste pas moins agréable à lire. Les tribulations de la spécialiste des beaux-arts, aussi sexy que dangereuse, vous offrirons quelques moment de détente et une récréation bienvenue, surtout si vous êtes en vacances. Les quelques scènes pimentées qui parsèment le livre devant suffire à ne pas vous endormir au soleil.
Dans Domina, on retrouve la belle et sulfureuse Judith Rashleigh sous sa nouvelle identité, celle d’une galeriste vénitienne nommée Elisabeth Teerlinc. Dans la cité des Doges, elle essaie d’oublier la mort du marchand d’art qui lui avait permis de mettre le pied à l’étrier et avait fini tragiquement dans le Tibre. Mais, bien qu’elle se soit évertuée à effacer toutes les traces de ses forfaits, son passé va finir par la rattraper. Une bande internationale de truands est en effet à ses trousses ou plutôt aux trousses du tableau qu’elle avait subtilisé après avoir commis son forfait. « Si je ne me débrouillais pas pour mettre de l’ordre dans tout ça, je pouvais dire adieu à la belle vie d’Elisabeth Teerlinc. »
Finies les fêtes à Ibiza, le luxe et les excès en tout genre, au moins temporairement. Elisabeth doit se mettre à l’abri, tout en essayant de comprendre qui tire les ficelles.
À la manière d’un James Bond, L.S. Hilton choisit de nous faire voyager dans différents endroits, histoire de nous dépayser. On va donc suivre son héroïne à travers toute l’Europe dans une quête très risquée, puisque quelques cadavres vont semer sa route. Accompagnée par un jeune éphèbe et cette fameuse toile attribuée au Caravage, elle devra faire preuve de sang-froid et de finesse pour s’en sortir. Sans oublier la dose d’intelligence et d’érudition dont on sait qu’elle n’est pas dépourvue.
C’est du reste l’un des aspects intéressants de cette trilogie: cette érudition (rappelons que l’auteur a étudié dans de prestigieuses écoles avant d’être critique d’art) nous permet de découvrir des pans intéressants de l’histoire de l’art. Alors, si ce roman ne va pas révolutionner le genre noir et rose avec ses tueurs et ses scènes de sexe, il n’en est pas pour autant dépourvu d’intérêt. La suite et fin de l’histoire est programmée pour l’année prochaine.

Autres critiques
Babelio
Terrafemina (Anaïs Orieul)

Les premières pages

Extrait
« J’étais riche, j’étais indépendante, j’étais libre, et j’étais ici. De mon plein gré, en tant que professionnelle. N’étais-je pas la preuve vivante que si on croit en soi et qu’on suit son rêve on peut arriver à tout ? Bon, mieux valait ne pas s’attarder sur les preuves qui avaient passé l’arme à gauche. Tout ce qui comptait, c’était le pouvoir de l’instant présent, et le mien. Le passé était inutile, Proust et l’infusion de tilleul de sa tante pouvaient aller se faire foutre. Dans la salle de bains, j’ai fait couler de l’eau froide sur mes poignets, avant de prendre une douche et de changer de vêtements, de nettoyer mon visage et d’attacher mes cheveux en un chignon strict. J’avais déjà parcouru tout ce chemin, et il allait falloir plus que le souvenir d’un parfum pour me déstabiliser. Il était temps de se mettre au travail.»

À propos de l’auteur
L.S. Hilton a grandi en Angleterre et a vécu à Key West, New York, Paris et Milan. Après avoir obtenu son diplôme à Oxford, elle a étudié l’histoire de l’art à Paris et à Florence. Elle a été journaliste, critique d’art et présentatrice avant de se consacrer à l’écriture. Elle vit actuellement à Londres. (Source : Éditions Robert Laffont)

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L’été en poche (28)

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Tu me trouveras au bout du monde

En 2 mots
C’est peu dire que l’on suit avec plaisir cette quête amoureuse et épistolaire. On la partage et on dévore le roman pour enfin savoir qui envoie ces fameuses lettres. Et on ne peut s’empêcher de penser à Maupassant en refermant le livre.

Ma note
etoileetoileetoile (beaucoup aimé)

Si vous voulez en savoir plus…
Ma chronique complète publiée lors de la parution du roman en grand format

Les premières lignes

L’avis de… Dominique Lin (Blog)
« Cette comédie légère et sensuelle nous promène dans un Paris des restaurants chics, des hôtels particuliers et des rues du cœur de Paris. L’écriture est fluide, alerte, simple, mais imagée. On se laisse prendre au jeu, on entre dans l’intrigue, on veut savoir qui est cette femme ! Bien entendu, on ne le devine pas, et on peut même avoir envie de reprendre les premières pages, car de nombreux indices sont disséminés… »

Tu me trouveras au bout du monde

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BARREAU_Le_sourire_des_femmes

 

 

 

 

 

 

Tu me trouveras au bout du monde
Nicolas Barreau
Héloïse d’Ormesson
Roman
Traduit de l’allemand par Sabine Wyckaert-Fetick
224 p., 17 €
ISBN: 9782350873008
Paru en février 2015

Où?
L’action se situe principalement à Paris, dans le quartier de Saint-Germain, avec un épisode de l’enfance du narrateur à Hyères et Sainte-Maxime.

Quand?
L’action se déroule de nos jours, avec un premier épisode situé vingt ans plus tôt dans la vie du narrateur.

Ce qu’en dit l’éditeur
« D’aucuns prétendent que des signes annoncent toujours les bouleversements d’une vie. Qu’il suffit d’ouvrir les yeux. »
Lorsque Jean-Luc Champollion, jeune galeriste de talent et don Juan à ses heures, reçoit la lettre d’une énigmatique correspondante, ce ne sont que les prémices d’un irrésistible jeu de piste amoureux. Que désire cette femme qui distille savamment les indices et tarde à se dévoiler ? Comment la convaincre de tomber le masque ? Jean-Luc devra-t-il aller jusqu’au bout du monde pour la tenir enfin dans ses bras ?
Maestro de la comédie romantique, Nicolas Barreau offre avec Tu me trouveras au bout du monde un savoureux marivaudage contemporain servi par une langue galante et inventive. Un pur moment de bonheur !

Ce que j’en pense
***

Guy de Maupassant affirmait que « La conquête des femmes est la seule aventure exaltante dans la vie d’un homme ». Près d’un siècle et demi plus tard, le romancier a toujours raison. Tout au plus peut aussi affirmer qu’aujourd’hui l’inverse est tout aussi vrai. Encore que dans les jeux de l’amour, on ne sait jamais vraiment qui mène la danse.
Après Le Sourire des femmes (sorti en poche au début de l’année), Nicolas Barreau réussit une nouvelle comédie romantique. Cette fois, ce n’est pas la découverte d’un livre qui sert de prétexte à la quête, mais l’envoi d’un courrier.
Le destinataire est Jean-Luc Champollion, un galeriste parisien porté sur les jolies femmes, qui vit avec son fidèle dalmatien baptisé Cézanne dans le quartier Saint-Germain à Paris. La belle lettre d’amour signée la Principessa qu’il découvre le flatte en même temps qu’il lui rappelle un épisode traumatisant de son enfance. Il avait voulu écrire la plus belle des lettres d’amour à la belle Lucille, dont il était éperdument amoureux et n’avait récolté que moqueries et indifférence. Depuis, il s’était juré de ne plus écrire de lettres. Promesse d’autant plus facile à tenir qu’il n’avait plus ressenti la même exaltation, le même élan amoureux. Est-ce le parfum de mystère véhiculée par ces missives anonymes, est-ce le style très XVIIIe employé par son interlocutrice ? Toujours est-il qu’il se prend au jeu et part à la chasse. A moins, comme dit, que ce ne soit l’inverse. Il lui faut toutefois déchanter assez vite, car même s’il passe tout près de la belle inconnue elle lui échappe. Ce qui ne fait que décupler sa soif de conquête. Comme le lui rappelle très justement un ami professeur de littérature « Elle occupe tes pensées, elle donne des ailes à ton imagination comme nulle autre auparavant, elle rend tout possible…» Bref, il a trouvé sa drogue quotidienne.
Imaginez une seconde être à la place du narrateur. Comme lui vous vous demanderiez sans doute à chaque fois que votre regard croise celui d’une femme, si ce n’est pas cette dernière qui lui écrit. Vous vous amuseriez à faire le tour de vos connaissances présentes et passées. Vous pourriez même imaginer que votre amour de jeunesse se manifeste à nouveau. Avouez que cela donnerait un certain piment à vos promenades et que toutes ces femmes accèderaient soudain à un statut très particulier, celui d’un objet de désir auréolé de magie.
C’est peu dire que l’on suit avec plaisir cette quête amoureuse. On la partage et on dévore le roman pour enfin savoir. Et on ne peut s’empêcher de penser à Maupassant en refermant le livre.

Autres critiques
Babelio
Blog de Dominique Lin
Blog Autour des livres

Extrait

« – Bonjour, Jean-Luc, dit poliment Lucille.
Ce furent ses tout premiers mots, et l’expression franche de ses yeux clairs, d’un bleu translucide, me percuta avec la violence d’un nuage massif.
À quinze ans, j’ignorais que les nuages pèsent effectivement des tonnes, mais comment aurais-je pu m’en douter alors qu’ils flottent dans le ciel, aériens comme de la barbe à papa.
À quinze ans, j’ignorais beaucoup de choses.
Je hochai la tête, souris et tentai de ne pas rougir. Tout le monde nous regardait. Je sentis le sang me monter aux joues et entendis les garçons ricaner. Lucille me rendit mon sourire comme si elle n’avait rien remarqué, ce dont je lui fus reconnaissant. Puis elle s’installa à la place qu’on lui avait désignée, très naturellement, et sortit son cahier. J’étais figé sur ma chaise, muet de bonheur, le souffle coupé.
De cette journée de cours, je ne gardai qu’une chose en mémoire : la plus belle fille de la classe était assise à côté de moi, et quand elle s’accoudait à son bureau, j’apercevais le tendre duvet qui couvrait ses aisselles et une parcelle de peau d’un blanc troublant, menant à sa poitrine cachée sous la robe d’été.
Je traversai les jours suivants en titubant, ivre de félicité. Je n’adressais la parole à personne, je longeais la plage d’Hyères où le flot de mes sentiments venait grossir la mer, je m’enfermais dans ma chambre et j’écoutais de la musique à plein volume, tant et si bien que ma mère tambourinait à la porte et demandait si j’avais perdu la tête.
Oui, j’avais perdu la tête. Perdu la tête de la plus belle des façons. Au sens propre : plus rien n’était à sa place, à commencer par moi-même. Tout était nouveau, différent. Je constatais, avec la naïveté et l’émotion d’un garçon de quinze ans, que je n’étais plus un enfant. Je passais des heures devant le miroir, je m’étirais et m’examinais sous toutes les coutures, l’oeil critique, en me demandant si cela se voyait. » (p. 10-11)

A propos de l’auteur
Nicolas Barreau est un pseudonyme sous lequel se cache un auteur franco-allemand qui travaille dans le monde de l’édition. Il est l’auteur de six romans best-sellers publiés dans de nombreux pays. (Source : Editions du Livre de Poche)

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