Les Tuesdan de Sévignac

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En deux mots:
Premier tome d’une formidable saga bretonne, riche en rebondissements, qui nous permet d’apprendre beaucoup de manière fort distrayante. Derrière les secrets de la famille Tuesdan de Sévignac, près de deux siècles vont défiler.

Ma note:
★★★★ (j’ai adoré)

Ma chronique:

La saga de la Côte d’Émeraude

Les Tuesdan de Sévignac ont de nombreux secrets de famille. Une enquête, menée par un antiquaire passionné, va nous les révéler. Un vrai bonheur de lecture.

Ceux qui suivent régulièrement mes chroniques savent que j’aime tout à la fois découvrir de nouvelles plumes – d’où mon soutien aux «68 premières fois» – et mon plonger dans les romans dits de terroir. Car si ces derniers ne bénéficient trop souvent que d’une couverture médiatique locale, leur intérêt dépasse largement le cadre de la région où ils sont ancrés. Jean-Yves Lesné en apporte à nouveau une preuve éclatante avec Les Tuesdan de Sévignac. Une famille qui n’a rien à envier aux Thibault, aux Boussardel, aux Jalna, aux Gens de Mogador ou même aux Rougon-Maquart.
C’est à la faveur d’une expertise demandée par Bérangère, la maîtresse de maison, à un antiquaire de Dol-de-Bretagne que nous pénétrons une première fois dans la vaste demeure des Tuesdan de Sévignac et que, au fil des pages, allons découvrir Les secrets de la Malouinière. Loïc Kermeur ne peut qu’être impressionné par le mobilier et la décoration, mais s’il ressent aussi un malaise diffus. Qui ne va pas tarder se confirmer. Bertrand, le fils, fait claquer les portes. Si son attitude met en émoi Yolande, la cuisinière, cet épisode laisse son père Léo et sa sœur Anne-Marie indifférents. Marcel, le mari de Yolande, l’homme à tout faire de la Malouinière tente de minimiser l’incident, rejoignant ainsi le jugement d’un autre invité, le psychiatre Yves Toscani qui a fort à faire avec tous les névrosés qui prolongent une lignée déjà bien chargée en secrets de famille.
Un secrétaire en bois laqué donné en dédommagement de l’expertise effectuée et d’un inventaire encore à faire va nous permettre d’en savoir plus. En attaquant les travaux de rénovation de ce meuble, l’antiquaire va découvrir un compartiment secret renfermant un carnet signé Richard Tuesdan de Sévignac.
À compter de ce moment, le lecteur est convié à suivre d’une part l’enquête de l’antiquaire à la Malouinière, avide d’en savoir plus sur cette noble famille et d’autre part à prendre connaissance du manuscrit. Petit à petit l’arbre généalogique prend forme et va lever le voile sur une descendance bien mystérieuse.
N’en dévoilons pas trop, de peur de gâcher votre plaisir, amis lecteurs, mais sachez qu’un enfant abandonné, des amours ancillaires et des enfants naturels viendront perturber la belle légende et expliquer par la même occasion quelques troubles psychiatriques et les liens particuliers qui unissent les maîtres et le personnel de maison. Même le nom de famille recèle son pesant de mystère…
Rassurons aussi les amateurs de grand large et d’aventure. Des navires négriers aux cap-horniers, on prendra aussi souvent la mer avec les Tuesdan de Sévignac. Ils connaîtront du reste des fortunes diverses. De Terre-Neuve à Valparaiso, d’autres histoires s’écrivent, d’autres destins se lient, d’autres familles viennent s’imbriquer dans cette somptueuse toile tissée d’une plume élégante par Jean-Yves Lesné.
Et comme la première édition de l’ouvrage date de 2013, il nous permet dans plus attendre de découvrir le tome 2, voire 3 de sa saga, réédités sous une nouvelle couverture. Gageons que, comme moi, vous ne résisterez pas à l’appel de L’impossible héritage et de J’ai tellement de choses à te dire.

Les Tuesdan de Sévignac
T. 1 Les secrets de la Malouinière
Jean-Yves Lesné
Éditions Coop Breizh
Roman
374 p., 13,90 €
EAN : 9782843468285
Paru en avril 2017

Où?
Le roman se déroule en Bretagne, principalement sur la Côte d’Émeraude, ainsi qu’à Terre-Neuve et au Chili.

Quand?
L’action se situe de 1851 à nos jours.

Ce qu’en dit l’éditeur
Quand l’antiquaire Loïc Kermeur se retrouve pour la première fois à la Malouinière, vaste demeure de caractère sur la Côte d’Émeraude, il est loin d’imaginer que sa vie va s’en trouver bouleversée.
Depuis plusieurs générations, cette Malouinière est le théâtre d’un huis-clos familial qui imprègne aujourd’hui encore la vie de ses occupants : les Tuesdan de Sévignac.
L’antiquaire découvre, dans un vieux meuble, des écrits anciens révélant tout un pan, méconnu ou ignoré, de l’histoire cette famille au passé maritime prestigieux, entre Saint-Malo et Valparaíso.
Saga familiale et faits historiques se croisent, se chevauchent, se bousculent ; d’intrigues en révélations, d’énigmes en rebondissements, du début du XIXe siècle à nos jours, des faits mystérieux jalonnent l’existence de l’illustre lignée. Loïc Kermeur parviendra-t-il à démêler ces secrets pour lesquels il se passionne ? Et si certains demeuraient à jamais enfouis ?

Les autres critiques
Babelio 

Les premières pages du livre
« La sonnette retentit. Yolande traversa le vaste hall et ouvrit la lourde porte en chêne massif dont deux épaisses vitres brouillées, dans sa partie supérieure, laissaient filtrer en l’atténuant la lumière du jour. L’homme qui se présentait sur le perron était brocanteur-antiquaire, s’appelait Loïc Kermeur. Il venait pour la première fois en ces lieux.
Yolande, l’employée, le pria de patienter quelques instants. Le visiteur promena son regard le long des murs et jusqu’au plafond qui s’élevait à plus de six mètres. Face à lui un escalier monumental en bois, ce devait être du châtaignier avec une balustrade torsadée, donnait à l’ensemble une impression de démesure. Un lustre massif, impressionnant, composé d’innombrables ampoules aux formes élancées, ressemblant à des flammes, disposées sur trois niveaux, achevait de rendre l’endroit majestueux.
L’attente fut de courte durée. A l’étage, il perçut nettement des éclats de voix suivis d’un claquement de porte, manifestement c’était le signe d’une dispute ou pour le moins d’un désaccord. Loïc Kermeur fit celui qui n’avait rien entendu. Des pas martelaient le plancher juste au-dessus, succédèrent des bruits plus saccadés provenant de l’escalier. Une femme s’avançait vers le visiteur. Son teint cireux, ses joues creusées, ses sourcils finement dessinés, ses cheveux longs, noirs ébène, tirés en arrière formant un chignon savamment posés derrière sa nuque. Elle scruta fixement l’homme qui attendait:
– Bonjour monsieur Kermeur, je suis madame Tuesdan de Sévignac, je vous remercie de vous être déplacé.
– Madame, c’est un plaisir de faire votre connaissance, vous avez une très jolie demeure.
– Voilà, je vous ai demandé de venir car nous possédons des meubles entreposés dans une dépendance tout à côté et j’aimerais que vous y jetiez un œil.
– C’est mon travail d’estimer, d’expertiser le mobilier et tous les objets dont on veut se séparer; dit l’antiquaire.
– Pour l’instant, je ne sais pas encore si nous allons les vendre, je voudrais d’abord en connaître la valeur, répondit son interlocutrice.
Ils se retrouvèrent au milieu de meubles de toutes sortes: commodes, buffets, armoires, chevets, tables, fauteuils, tableaux, guéridons, lits démontés…, le tout recouvert d’une poussière soulignant que des mois, plus sûrement des années s’étaient écoulées depuis le jour où ils avaient été déposés là.
– Ce que vous me demandez va prendre plusieurs jours. Je ne voudrais pas faire ce travail à moitié. C’est impressionnant tout ce que vous possédez dans cette remise. Puis-je vous demander le but précis que vous recherchez, dit l’antiquaire?
– Pour l’instant, en connaître la valeur. Ce sont des biens de famille, de mon côté, entreposés pour les léguer: mais…
Elle s’interrompit net. Monsieur Kermeur supposa que ce silence devait dissimuler une réalité gênante ou douloureuse. »

À propos de l’auteur
Jean-Yves Lesné est breton. Titulaire d’un DEA en Sciences Sociales, il a travaillé plus de trente ans dans le milieu psychiatrique. Il partage aujourd’hui son temps entre sa famille, l’écriture de romans, les voyages aux quatre coins du monde, la musique classique et la marche dans sa campagne bretonne. (Source : Éditions Coop Breizh)

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À nous

À nous

En deux mots
Après la mort d’un célèbre chef cuisinier, ses veuves se retrouvent dans sa villa de Nantucket pour lui faire ses adieux. Laurel, Belinda et Scarlett sont ses trois épouses successives qui vont séjourner quelques jours avec les enfants du défunt et son meilleur ami. Un cocktail explosif qui ne va pas tarder à faire des dégâts!

Ma note
★★★ (beaucoup aimé)

À nous
Elin Hilderbrand
Éditions JC Lattès
Roman
traduit de l’anglais (États-Unis) par Perrine Chambon
450 p., 22 €
EAN : 9782709659475
Paru en juin 2017

Où?
Le roman se déroule aux Etats-Unis, principalement à Nantucket. On y évoque également Los Angeles, New York, New Canaan, Stuyvesant Town, Iowa City, Savannah, Atlanta ainsi que Perth en Australie et les Caraïbes.

Quand?
L’action se situe de nos jours.

Ce qu’en dit l’éditeur
Trois rivales.
Une même maison.
La porte ouverte à toutes les jalousies…
Laurel Thorpe, Belinda Rowe et Scarlett Oliver n’ont que deux choses en commun : l’amour pour un homme qu’elles ont toutes les trois épousé, Deacon Thorpe (un chef célèbre doté d’un appétit insatiable pour la vie) et la profonde antipathie qu’elles se témoignent mutuellement. Trois femmes uniques et indépendantes, mais radicalement différentes. Laurel : la première petite amie de Deacon, rencontrée au lycée, une assistante sociale à la beauté naturelle. Belinda : une actrice hollywoodienne capricieuse et difficile à vivre. Scarlett : une beauté du sud vivant des rentes de sa famille et de son sex appeal. Au fil des années, elles ont adopté la meilleure stratégie qui soit : s’éviter à tout prix.
Mais cet équilibre fragile menace de s’effondrer quand Deacon trouve la mort dans son endroit préféré au monde : une vétuste villa de vacances de Nantucket. Le dernier souhait de Deacon est que sa famille recomposée se réunisse sur son île adorée pour lui faire ses adieux. À contrecœur, Laurel, Belinda et Scarlett acceptent. Et les voilà contraintes de partager le même toit avec les enfants de Deacon et son meilleur ami, dans cette villa où chacune a ses
Avant la fin du weekend, il y aura suffisamment d’accusations, de mensonges, de larmes et de drames pour transformer ces trois femmes qui ont épousé le même homme en ennemies jurées. Alors que les membres de cette famille improbable font leurs adieux à l’homme qui les a réunis – pour le meilleur et pour le pire – seront-ils capables d’oublier leurs différences le temps d’un toast en l’honneur de Deacon ?

Ce que j’en pense
Avant d’en venir ä l’histoire proprement dite, saluons la construction de ce roman. Découpé en trois parties, une journée parfaite en guise de prologue suivi d’une autre journée parfaite en guise de conclusion, il se concentre sur quatre jours qui vont rassembler les protagonistes comme dans les meilleures tragédies classiques : unité de temps, unité de lieu et unité d’action. Une «mise en scène» parfaite pour donner toute l’intensité dramatique au récit.
Elin Hilderbrand choisit de nous inviter pour un court séjour, du 17 au 21 juin, dans une villa de Nantucket. C’est là que vont se retrouver tous les acteurs de ce psychodrame pour rendre hommage à Deacon Thorpe. Ce grand cuisinier laisser derrière lui ses trois femmes successives Laurel Thorpe, Belinda Rowe et Scarlett Oliver ainsi que trois enfants, Hayes (34 ans), Angie (26 ans) et Ellery (9 ans). On y ajoutera les conjoints ainsi que le meilleur ami et le tableau des retrouvailles sera complet.
Mais avant le déclenchement, on va suivre la dernière escapade de Deacon avec son fils, cette «journée parfaite» qui sonne comme une bulle de bonheur avant que les nuages noirs ne viennent s’amonceler. Un épisode qui ne permettra aussi de mieux découvrir la personnalité de ce cuisinier qui a su bâtir un empire à partir de rien, qui n’a pas hésiter à partir pour Hollywood quitte à laisser derrière lui sa première femme et qui a su gagner la sympathie de millions de personnes en animant une émission de télé culinaire très suivie. Durant ce voyage, il aura en outre l’occasion de se remémorer quelques souvenirs familiaux, quelques étapes marquantes de sa vie.
À la nouvelle de son décès d’une crise cardiaque, Buck son meilleur ami et exécuteur testamentaire découvre ses dernières volontés : « Il avait légué son restaurant à sa fille Angie, ce qui paraissait logique, même si Hayes continuerait de le gérer dans un premier temps; Il avait laissé son autre bien le plus important la maison de Nantucket aux trois femmes qu’il avait épousées, Laurel Thorpe, Belinda Rowe et Scarlett Oliver, à partager entre elles trois. » Si elles avaient jusque-là pris soin de ne pas se croiser, les trois veuves vont goûter à cet ultime cadeau – empoisonné – d’un homme dont chacune ne connaît qu’une facette.
Les rivalités et les jalousies ne vont pas tarder à prendre le pas sur l’hommage au défunt. C’est peu de dire que l’on se délecte de cette cohabitation explosive. On se régale de cette guerre de plus en plus ouverte, attisée par les conjoints et les enfants. Au fur et à mesure des arrivées, la tension ne cesser de croître : « Elle était arrivée, la femme qui lui avait volé son mari, cette maison, ses étés et son bonheur. Laurel avait passé des années à la détester jusqu’à ce que la haine se change en mépris, puis en aversion et enfin en indifférence. »
D’autant que la success story de Deacon va elle aussi se fissurer. Les affaires ne sont pas aussi florissantes qu’on aurait pu l’imaginer et la villa de Nantucket pourrait bien finir par être vendue pour éponger les dettes.
Mais, on l’a dit, ce joli roman, rond comme un œuf, va se refermer sur une autre «journée parfaite». Je vous laisse découvrir comment la tragédie ou plus exactement la tragi-comédie va déboucher sur cet épisode surprenant. À nous est à vous !

Autres critiques
Babelio
Le Journal de Québec (Marie-France Bornais)
Blog Les mille et une pages de LM
Blog L’échappatoire

Les premières pages du livre

Extrait
« Il s’endormit sur le canapé poussiéreux mais confortable à la structure de bambou et rêva qu’il embrassait Laurel. Il avait failli le faire sur la terrasse. Il avait été à deux doigts.
Mais Belinda était arrivée et avait tout gâché. Buck se demandait comment créer de nouveau les conditions propices pour embrasser Laurel. Il avait été marié deux fois, mais certains jours il avait l’impression de n’avoir absolument aucune expérience avec les femmes.
Qu’est-ce que Deacon aurait pensé s’il embrassait Laurel ? Il aurait dit “Bravo, mon pote !” ou se serait mis dans une colère noire. »

À propos de l’auteur
Elin Hilderbrand a découvert la magie de Nantucket en juillet 1993. Pour elle, les ingrédients d’une vie heureuse sur l’île sont la course à pied, l’écriture à la plage, les pique-niques avec ses trois enfants. À nous est son dix-septième roman. (Source : Éditions JC Lattès)

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Jardin d’été

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En deux mots
Vacances d’été familiales en Bourgogne. Trois générations se retrouvent et se découvrent. Après quelques jours, les non-dits et les secrets de famille vont laisser la place au jeu de la vérité.

Ma note
etoileetoileetoile (beaucoup aimé)

Jardin d’été
Abigail Seran
Éditions Luce Wilquin
Roman
208 p., 20 €
EAN : 9782882535320
Paru en avril 2017

Où?
Le roman se déroule principalement en Bourgogne pour une réunion familiale. Différents épisodes se déroulent également à Londres, Paris, en Grèce, mais également à Deauville, Tübingen ou encore à Lisbonne.

Quand?
L’action se situe de nos jours.

Ce qu’en dit l’éditeur
Élé et Charles, couple de jeunes retraités, accueillent leurs petits-enfants pour un mois de vacances. Pour la première fois, ils sont tous là, les jumeaux londoniens John et June et Iris, la fille d’Agathe, mère angoissée à l’idée de laisser son enfant chez ses parents.
Une famille, comme un mobile, maintenue en harmonie grâce au rôle et à la position de chacun. Alors, quand au cœur de cet été bourguignon le passé refait surface, le fragile équilibre est mis à mal.
Ce roman polyphonique suit cette tribu un mois de juillet pas comme les autres. Celui où les non-dits se lèvent et où l’histoire personnelle de chacun se révèle, se transforme à la lumière d’une donnée trop longtemps escamotée.

Ce que j’en pense
Comme dans un film de Claude Sautet, qui savait comme personne rendre l’atmosphère des repas de famille, Abigail Seran choisit de mettre en scène un mois de vacances dans la campagne bourguignonne. Dans ce roman choral sobrement intitulé «Jardin d’été» trois générations vont se retrouver autour de Charles et Élé, couple de retraités qui ont choisi de tourner le dos à leur vie trépidante et citadine pour trouver refuge dans ce havre de paix.
La grande bâtisse est assez spacieuse pour accueillir leurs enfants et petits-enfants. Au moment où s’ouvre le livre, Agathe, leur fille, vient d’arriver avec Iris. Du haut de ses douze ans, elle est sans doute la plus enthousiaste des convives, à la fois ravie de retrouver ses grands-parents et curieuse de voir ce que sont devenus les « J », comme elle surnomme la famille de son oncle. Julien, le frère d’Agathe, a épousé Juddy. Ce second couple arrive avec leurs enfants John et June.
Avec beaucoup de finesse Abigail Seran dépeint les personnages de la tribu, révélant des aspects biographiques mais avant tout des traits de caractère. « Agathe, timide et tendre, qui avait tant besoin d’un cadre pour s’épanouir. Le contraire de Julien. Lui s’adaptait à tout. Toujours en souplesse. On pouvait modifier les plans douze fois, il était toujours partant, le sourire aux lèvres. Son côté bohème. » Bien vite, on comprend que la cohabitation de tout ce beau monde ne sera pas si simple. Agathe n’a pas vraiment compris comment son frère à pu épouser Juddy «très aristocratique. Un peu froide.» Fort heureusement son mari Florent «avait été le pacificateur, le liant.» Sauf qu’il n’est resté que deux brèves journées avant de repartir. Avec la promesse de revenir…
Pendant ce temps, la tension monte chez les adultes et l’excitation gagne les enfants. Avec leurs amis, ils décident de préparer une pièce de théâtre qui clôturera leur séjour. Outre les répétitions, ils vont s’occuper des décors et des costumes qu’ils pourront tailler dans les habits remisés par leur grand-mère. Dans une robe d’Élé, June découvre une alliance et une photo. Charles comprend alors que le moment est venu de révéler ce secret enfoui depuis des années. Que la femme qui partage sa vie a été mariée à un autre homme, son ami Werner qui décédera tragiquement.
Entre ceux qui condamnent et ceux qui pardonnent, la crise va virer au règlement de compte. Entre ceux qui auraient aimé ne pas savoir et ceux qui prennent un malin plaisir à tout déballer, le fossé se creuse, les inimitiés se ravivent.
Le contraste entre les belles journées d’été qui invitent à la sieste ou à piquer une tête dans la piscine et le drame qui éclate donne au roman une belle intensité. Il offre aux petits-enfants l’un de ces moments-clé de leur apprentissage vers l’âge adulte, aux parents l’occasion d’un premier bilan, entre souvenirs de jeunesse et interrogations sur la vie qu’ils mènent et aux grands-parents de soigner leurs bleus à l’âme, de gagner le droit d’ouvrir une nouvelle étape de leur existence, plus sereine dans ce lieu qui aura gagné le droit d’être enfin un havre de paix.

Autres critiques
Babelio
Blog Bouquiner.ch 
Le Blog de Francis Richard
Blog Fattorius

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«Entre nous soit dit» émission de la Radio Suisse romande – Entretien de l’auteur avec Mélanie Croubalian

Extrait
« On ne savait jamais comment prendre Agathe. A la fois précieuse et distante, écorchée vive qui masquait sa sensibilité par un contrôle rigoureux. Il se souvint de l’enfance d’Agathe. Élé travaillait beaucoup. Voyages d’affaires, déjeuners professionnels, réunions tardives. Etant enseignant, c’est lui qu’Agathe trouvait à la sortie de l’école. Lui qui consolait des genoux écorchés et des chagrins d’amour. Agathe, timide et tendre, qui avait tant besoin d’un cadre pour s’épanouir. Le contraire de Julien. Lui s’adaptait à tout. Toujours en souplesse. On pouvait modifier les plans douze fois, il était toujours partant, le sourire aux lèvres. Son côté bohème. » (p. 54-55)

A propos de l’auteur
Après plus de vingt ans passés à vadrouiller en Suisse Romande et à l’étranger, Abigail Seran, aussi juriste et enseignante, a posé ses valises avec mari et enfant dans son Valais natal. Jardin d’été est son troisième roman après Marine et Lila (2013) et Une maison jaune (2015). Elle est également l’auteur d’un livre de chroniques illustrées (2015) et de textes publiés dans différentes revues. (Source : Éditions Luce Wilquin)

Site internet de l’auteur 
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