La fissure

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En deux mots:
Une fissure dans sa résidence secondaire va entraîner un total bouleversement dans la vie de Xavier. Fini son boulot, fini son mariage, finie sa vie paisible en France. Son obsession va le mener jusqu’aux Antipodes où il n’en a pas fini avec les surprises!

Ma note:
★★★★ (j’ai adoré)

Ma chronique:

La tête à l’envers

Jean-Paul Didierlaurent, l’auteur du liseur du 6h 27, nous revient avec un joli conte mâtiné de fantastique construit à partir d’un homme ordinaire qui, en découvrant une fissure, va changer totalement son existence.

Quel plaisir de retrouver l’auteur du liseur du 6h 27, un premier roman qui avait d’emblée su conquérir un large public. Et cette fois encore le personnage principal est un homme qui mène une vie tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Xavier Barthoux est marié, travaille depuis de nombreuses années comme représentant d’une fabrique de nains de jardin et possède un chien et une résidence secondaire dans les Cévennes.
C’est là qu’on le retrouve au moment de prendre un petit-déjeuner en plein-air. Derrière le feuillage qui grimpe au mur, il découvre «une saloperie de fissure». Si pour son épouse la chose est loin d’être dramatique – après tout la végétation cache cette lézarde – il en va tout autrement pour Xavier qui sait qu’il faut traiter ce type d’incident avant qu’il ne s’étende et prenne d’autres proportions.
Jean-Paul Didierlaurent a l’art de construire de formidables histoires à partir de ces petits riens. Mais, si on n’y regarde de plus près, ce sont souvent ces petits riens qui provoquent de grands drames. Combien de divorces ont été prononcés parce qu’une brosse à dent n’était pas à sa «juste place» dans la salle de bains, parce qu’une cuvette de WC n’était pas baissée, parce que les chaussettes n’étaient pas systématiquement déposées dans le panier à linge… Le sociologue du couple Jean-Claude Kaufmann a écrit quelques ouvrages fort intéressants sur le sujet.
Pour Xavier, ce processus s’enclenche dès les premières minutes, car Angèle ne voit pas ou ne veut pas voir la gravité de cette fissure, et va finir par une obsession. S’il ne parvient pas à colmater cette brèche, il en est persuadé, c’est toute sa vie qui risque de dispraître dans l’anfractuosité.
Je vous laisse découvrir comment cette fissure aura raison de son couple, de sa profession et même de sa petite vie tranquille en France. Avec une dose de fantastique, notamment un nain de jardin facétieux qui répond au doux patronyme de «Numéro 8», voici Xavier débarquant aux antipodes, sur une île perdue au large de la Nouvelle-Zélande.
Que vient-il faire là? Quel rapport avec «sa» fissure? Et pourquoi les personnes qu’il croise semblent-elles avoir un lien avec lui? Autant d’énigmes et de mystères qui vont peu à peu se dévoiler et régaler le lecteur.
Dans la droite ligne de Marcel Aymé ou, pour prendre un contemporain, de Didier van Cauwelaert, ce nouvel opus de Jean-Paul Didierlaurent ravira tous ceux qui voient dans la littérature un formidable moyen d’évasion, ne dédaignant pas parler de questions existentielles le sourire aux lèvres.

La Fissure
Jean-Paul Didierlaurent
Éditions Au Diable Vauvert
Roman
traduit de l’anglais (États-Unis) par
336 p., 18 €
EAN : 9791030701722
Paru le 18 janvier 2018

Où?
Le roman se déroule en France, à Alzon ainsi qu’à Clermont-Ferrand, Brive-la-Gaillarde et à Cassis, ainsi qu’aux îles Chatham, administrées par la Nouvelle-Zélande.

Quand?
L’action se situe de nos jours.

Ce qu’en dit l’éditeur
Dernier représentant d’une entreprise de nains de jardin rachetée par une holding américaine, Xavier Barthoux mène une vie bien rangée entre la tournée de ses clients, son épouse, son chien et sa résidence secondaire des Cévennes. Mais quand il découvre une fissure dans le mur de sa maison, c’est tout son univers qui se lézarde… Animé par une unique obsession, réparer la fissure, il entreprend un périple extrême et merveilleux jusqu’à l’autre bout du monde.

Les critiques
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Blog Les facéties de Lucette
Blog La soupe de l’espace
Blog Les billets de Fanny
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Dans son nouveau roman La Fissure, Jean-Paul Didierlaurent emmène ses lecteurs de surprise en surprise, jusqu’à la chute finale. © Production TV5 Monde

Les premières pages du livre
« Depuis près d’une heure, le tatoueur répétait les mêmes gestes avec la précision d’un métronome. Tremper le peigne dans l’encre noire, appliquer les dents sur l’avant-bras de l’homme, frapper à l’aide du bâton une série de coups secs, bois contre ivoire, de manière à faire pénétrer le liquide d’ombre sous la peau claire. À intervalles réguliers, l’assistant tamponnait l’épiderme avec son chiffon. Sang et encre mêlés constellaient l’étoffe de taches sombres. Allongé torse nu sur la natte, l’homme suait à grosses gouttes. Le feu invisible dévorait son bras, le consumait au cœur de l’os. Malgré la douleur, il trouva la force de sourire à la jeune femme agenouillée à sa gauche. Elle lui rendit son sourire et saisit sa main. Pendant un court moment, sa paume aspira les morsures du peigne. L’homme releva la tête et contempla l’avancée du tatouage. Un premier entrelacs de lignes sombres serpentait sur sa peau du coude au biceps. Il lui semblait que les souvenirs s’estompaient alors que le dessin prenait forme. Il ferma les yeux. Les dernières images de sa vie d’avant s’échappaient sans qu’il cherche à les retenir.

Dans l’art du bûcheronnage, le cran de chute est l’entaille en V pratiquée sur le fût d’un arbre pour définir la trajectoire de son abattage. Même infime, ce cran oriente l’effondrement du tronc en déséquilibrant l’ensemble du côté souhaité. Mettre à bas un géant vert sans effectuer cet acte préliminaire peut s’avérer des plus périlleux. Régulièrement, des bûcherons du dimanche dont l’ignorance égale la bêtise s’y essaient, avec les risques que cela comporte et des résultats à l’opposé de leur ambition première. Ainsi tronçonné, l’arbre, lorsqu’il ne se contente pas de rester cramponné de toutes ses branches à ses compagnons, peut osciller longtemps avant de choisir de son propre gré l’endroit de son effondrement qui peut se solder par l’aplatissement d’un véhicule, l’écrasement d’un hangar ou la pulvérisation de la véranda du voisin avec pour seule compensation un passage éclair dans Vidéo Gag à condition que le beau-frère chargé de la caméra n’ait pas oublié d’appuyer sur le bouton marche au moment de l’accident, quand l’entreprise ne s’achève pas tout simplement par l’écrabouillement du tronçonneur novice et de son engin pétaradant. »

Extrait
« Xavier s’étouffa et toussa pendant près d’une minute à pleins poumons pour déloger la miette de biscotte que la surprise avait coincée dans le fond de sa
gorge. Écarlate, il avala une rasade de jus d’orange pour éteindre l’incendie dans son gosier avant de reporter son attention sur la façade.
— C’est quoi ça? bredouilla-t-il pour lui-même plus que pour sa femme.
— C’est quoi ça quoi?
Xavier essuya sa moustache à l’aide de sa serviette, se leva sans quitter la chose des yeux et s’avança jusqu’au mur de verdure, emportant sa chaise sous le regard incrédule de son épouse, suivi comme son ombre par la chienne dont l’arrière-train frétillait d’excitation à la perspective d’une promenade matinale. Il monta sur le siège,
écarta le feuillage et colla son nez contre le crépi pour se livrer à un examen méticuleux. Ce qu’il avait aperçu quelques secondes plus tôt n’était peut-être qu’une illusion d’optique, le résultat malencontreux d’un jeu d’ombre et de lumière sur le relief irrégulier du crépi, mais il voulait en avoir le cœur net. Intriguée, Angèle Barthoux née Lacheneuil s’était levée à son tour pour rejoindre
son mari.
— Qu’est-ce qu’il y a?
Ignorant la question de son épouse, il caressa du bout de l’index la surface rugueuse du mur. La pulpe de son doigt vint confirmer ses craintes. Xavier grimaça.
— Eh merde.
Jeté dans un souffle, le mot exprimait tout son désappointement. À la vue de son maître perché sur sa chaise, la chienne sautait sur place en aboyant nerveusement. Face au désarroi soudain de son mari, Angèle répéta sa question.
— Qu’est-ce qu’il y a?
— Regarde, l’invita-t-il en écartant le feuillage.
— Quoi?
— Le mur. Qu’est-ce que tu vois sur le mur?
— Ben, la vigne.
— Oui, la vigne, d’accord tu vois la vigne, concéda-t-il avec indulgence, mais oublie la vigne. Sous la vigne, là, tu vois quoi sous la vigne?
— Ben le crépi, je vois le crépi.
— Okay, tu vois le crépi, d’accord mais encore?
Qu’est-ce que tu vois sur le crépi? insista Xavier en posant le doigt sur la lézarde.
Il commençait à perdre patience.
— Fais un effort, Angie.
— Un trait, je vois comme un trait, avança-t-elle en fixant son mari avec anxiété.
— Exact. Sauf que ce n’est pas un trait, chérie. Oh non, ce n’est pas un trait mais une fissure, une saloperie de fissure, rien que ça. Putain, j’le crois pas. »

À propos de l’auteur
Jean-Paul Didierlaurent vit dans les Vosges. Nouvelliste lauréat de nombreux concours de nouvelles, deux fois lauréat du Prix Hemingway, son premier roman, Le Liseur du 6h27, connaît un immenses succès au Diable vauvert puis chez Folio (370.000 ex vendus), reçoit les prix du Roman d’Entreprise et du Travail, Michel Tournier, du Festival du Premier Roman de Chambéry, du CEZAM Inter CE, du Livre Pourpre, Complètement livres et de nombreux prix de lecteurs en médiathèques, et est traduit dans 31 pays. Il est en cours d’adaptation au cinéma. Jean-Paul Didierlaurent a depuis publié au Diable vauvert un premier recueil de ses nouvelles, Macadam, Le Reste de leur vie, roman réédité chez Folio, et La Fissure. (Source : Éditions Au Diable Vauvert)

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La chair

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En deux mots
Soledad a 60 ans. Elle s’offre les services d’un gigolo pour se prouver que sa vie amoureuse n’est pas terminée. Ce faisant, elle se prend dans un drôle d’engrenage…

Ma note
etoileetoileetoile (beaucoup aimé)

La chair
Rosa Montero
Éditions Métailié
Roman
traduit de l’espagnol par Myriam Chirousse
196 p., 18 €
EAN : 9791022605403
Paru en janvier 2017

Où?
Le roman se déroule à Madrid et dans sa banlieue. On y évoque aussi un voyage à Barcelone et Bahia, au Brésil ainsi que le village de Janty, à côté de Niagan en Russie.

Quand?
L’action se situe de nos jours.

Ce qu’en dit l’éditeur
Pas facile d’accepter son âge quand on a soixante ans, qu’on vit seule et que votre amant vous quitte pour faire un enfant avec sa jeune épouse. Soledad engage donc un gigolo de trente ans pour l’accompagner à l’opéra et rendre jaloux le futur père. Mais à la sortie, un événement inattendu et violent bouleverse la situation et marque le début d’une relation trouble, volcanique et peut-être dangereuse.
Soledad se rebelle contre le destin avec rage et désespoir, avec humour aussi, et le récit de son aventure se mêle aux histoires des écrivains maudits de l’exposition qu’elle prépare pour la Bibliothèque nationale.
La Chair est un roman audacieux et plein de surprises, l’un des plus subtils et personnels de l’auteur. Son intrigue touchante nous parle du passage du temps, de la peur de la mort, de l’échec et de l’espoir, du besoin d’aimer et de l’heureuse tyrannie du sexe, de la vie comme un épisode fugace au cours duquel il faut dévorer ou être dévoré. Le tout dans un style allègrement lucide, cruel et d’une ironie vivifiante.
Une grande romancière décortique avec acuité et humour les sentiments d’une séductrice impénitente aux prises avec les ravages du temps qui passe.

Ce que j’en pense
« Cher lecteur, j’aimerais te demander un service. Et il s’agit de garder le silence. La tension narrative de ce roman repose sur l’erreur de croire que, dans la relation entre Soledad et Adam, le personnage potentiellement dangereux est…(…) si, on le raconte, la structure, le rythme et le mystère du texte tombe à l’eau. Un grand merci. » Il est bien rare qu’un auteur s’adresse en postface à son lecteur et plus rare encore qu’il l’enjoigne de ne quasiment rien révéler de son roman. La tâche du chroniqueur devient alors difficile. Je vais toutefois essayer de relever le défi, essayer tout à la fois de vous faire aimer La Chair tout en respectant le vœu émis par Rosa Montero de ne pas trop en dire.
Soledad a soixante ans. Un âge ingrat, surtout lorsque l’on vient d’être quittée et que l’on se retrouve seule au moment d’aller à l’opéra où le traître sera présent avec sa nouvelle conquête. Surtout lorsque l’on prend soin de s’étudier face au miroir: « Le corps était une chose terrible, en effet. La vieillesse et la détérioration s’y tapissaient insidieusement et l’intéressé était souvent le dernier à l’apprendre, comme les cocus du théâtre classique. »
Mais Soledad a des ressources. Elle gagne bien sa vie, prépare une nouvelle exposition sur le thème des artistes maudits, et décide d’avoir recours aux services d’un gigolo qu’elle trouve sur le site AuPlaisirDesFemmes.com et qui lui servira de chevalier servant pour ses sorties. Le jeune Russe est non seulement beau, mais charmant et attentionné et Soledad va finir va se laisser prendre au jeu. Tout en sachant que sa relation n’est pas amoureuse, qu’elle paie pour un service, elle va avoir envie d’y croire. Elle va passer beaucoup de temps à se faire belle, va avoir envie de faire des cadeaux à son jeune amant, un téléphone portable, une garde-robe, des repas dans les grands restaurants. « Elle commençait à se sentir désespérée qu’ils ne se retrouvent que pour faire l’amour, que leur relation reste enfermée dans la cage étroite de la clandestinité et de la routine. » Du coup, cette relation tarifée va virer à l’obsession. Elle va chercher à en savoir plus sur le beau gigolo, suit son emploi du temps à la minute, fait le guet devant son immeuble de la banlieue de Madrid, le piste durant ses déplacements. Un jour, elle le voit avec une métisse et un enfant, alors qu’il affirmait vivre seul. Pour en avoir le cœur net, elle va même endosser le rôle d’un agent de recensement pour faire du porte à porte dans l’immeuble.
Du coup, on se demande si le piège n’est pas en train de se refermer sur elle. Ne devient-elle pas dépendante, «folle» de son amant. Un peu à l’image de ces écrivains maudits qu’elle étudie et dont elle nous raconte les errements. Dans cette galerie, outre Philip K. Dick et Anne Parry, on trouve William Burroughs, Maria Luisa Bombal et Maria Carolina Geel, deux femmes écrivaines chiliennes du XXe siècle qui ont tué leur amant, Maria Lejáragga qui a laissé son mari endosser la paternité de son œuvre, sans oublier Josefina Aznárez, dont on aurait bien aimé qu’elle existât. Cette femme qui se fait passer pour un homme et dont la supercherie, au moment d’être découverte, va l’entraîner vers une fin tragique mériterait un roman à elle toute seule ! Mais comme promis, je n’en dirai pas davantage. Ayant commencé cette chronique par la postface, je la conclurai par le début, par une définition de la vie à la Soledad : « « La vie est un petit espace de lumière entre deux nostalgies : celle de ce que vous n’avez pas encore vécu et celle de ce que vous n’allez plus pouvoir vivre. »

Autres critiques
Babelio
Libération (Alexandra Schwartzbrod)
Le Point (Sophie Pujas)
En attendant Nadeau (Albert Bensoussan)
Le Matricule des Anges (Martine Laval)
Transfuge (Charlotte Persicaire)
ActuaLitté (Cécile Pellerin)
Lesuricate.org (Emmanuelle Lorriaux)
Blog Le chat qui lit 
Blog Parenthèse de caractère(s)

Les premières pages 

Extrait
« “Bonjour, j’aimerais engager un accompagnateur pour le 2 du mois prochain. Plus exactement, je voudrais que ce soit Adam. J’aurais besoin que le rendez-vous soit pour 19h 30 au Café de Oriente, Plaza de Oriente, pour faire connaissance. De là nous irions au Teatro Real juste à côté, pour voir un opéra. La représentation dure 4h 20 avec les entractes, donc nous sortirions vers 00h 30 au plus tard. Le travail s’arrête là et Adam peut s’en aller. Combien cela me coûterait-il, s’il vous plaît?”
Elle espérait que, s’agissant d’une rencontre non consommée, on lui baisserait un peu le prix, mais la réponse tomba dans sa boîte avec une rapidité surprenante, compte tenu du fait qu’il était trois heures du matin, et une coriace indifférence aux circonstances: “Bonsoir, nous pensons qu’il n’y aura pas de problème mais nous devons le confirmer demain avec Adam, d’après ce que vous dites cela fait cinq heures, donc le prix serait de 600 euros.” » (p. 13)

À propos de l’auteur
Rosa Montero est née à Madrid où elle vit. Après des études de journalisme et de psychologie, elle entre au journal El País où elle est aujourd’hui chroniqueuse. Best-seller dans le monde hispanique, elle est l’auteur de nombreux romans, essais et biographies traduits dans de nombreuses langues, parmi lesquels La Fille du cannibale (prix Primavera), Le Roi transparent et L’Idée ridicule de ne plus jamais te revoir. (Source : Éditions Métailié)

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