Treize
Aurore Bègue
Éditions Rue Fromentin
Roman
250 p., 16 €
ISBN: 9782919547487
Paru en avril 2016
Où?
Le roman se déroule principalement sur les bords de la Côte d’Azur.
Quand?
L’action se situe dans les années 1990.
Ce qu’en dit l’éditeur
Alice, treize ans, part en vacances en famille sur la côte méditerranéenne.
Durant cet été, elle observe sa sœur aînée, Marie et son comportement face aux hommes. Les trois ans qui les séparent lui semblent être désormais un fossé infranchissable.
Elle porte aussi un regard lucide sur sa mère fragile psychologiquement et son père qui surjoue la normalité pour rassurer ses filles.
A treize ans, on est parfois plus réaliste que les autres. Alice sent avant tout le monde le drame qui se noue pendant ces vacances et va bouleverser toute son existence.
Un premier roman à l’atmosphère tendue et envoûtante. Un texte poignant et juste sur la collision entre les attentes de l’adolescence et les lâchetés du monde adulte.
Ce que j’en pense
****
Une famille part en vacances. Il y a là le père, «optimiste acharné» et amoureux de la vie, la mère, fragile, souvent triste ou en colère, Marie la fille aînée et Alice, treize ans, la narratrice. Ce qui ressemble de prime abord à une chronique familiale durant laquelle les petites – ou plus grandes – névroses de chacun vont pouvoir se dévoiler, va se transformer au fil des pages en un drame bouleversant.
Pour ses débuts en littérature Aurore Bègue fait preuve d’un vrai sens du suspense. Si elle distille ici et là quelques indices, elle mène ce récit avec beaucoup de maestria jusqu’au dénouement.
Le choix de confier la narration à Alice est tout aussi pertinent. La fille arrive à cette période de l’adolescence où son corps se transforme, où elle devient femme sans bien comprendre ce que cela implique, ou elle va tenter de grandir en calquant un peu son mode de vie sur celui de sa sœur.
Bien entendu, l’amour occupe une grande place dans ce scénario. Si les copains de Marie vont un peu s’intéresser à elle et réciproquement, elle va avoir les yeux de Chimène pour Paul, l’ami de la famille.
«Que l’on m’explique Tout ça, que m’arrivait-il au juste ? L’amour, la mort, le sexe, tous ces mystères sur lesquels je n’avais aucune prise, oui, j’avais ce désir impérieux de savoir pourquoi nous étions là, pourquoi nous allions mourir un jour, et quel sens avait cette scène-là, nous tous, notre famille et Paul autour de la table en teck de la terrasse, un jour brûlant du mois de juillet 1992.»
Ce beau et tragique roman d’initiation va marquer Alice et sa famille autant que le lecteur. Entre les cris de la mère, la vanité de la sœur, les absences du père et les pulsions de l’ami Paul, la jeune fille va prendre place dans la galerie des héroïnes tragiques. De celles dont le destin hantent le lecteur bien longtemps après avoir refermé le livre.
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Extrait
« Nous étions, ma sœur et moi, pressées que ces vacances arrivent enfin. Mais Marie paraissait encore plus impatiente et enthousiaste à cette idée, comme si elles allaient lui apporter quelque chose d’inédit, de nouveau et d’excitant, là où je ne voyais qu’un été parmi les autres, rempli de baignades, de glaces à l’eau, et de longs dîners avec nos parents et leurs amis parfois ivres.
Ce printemps-là, donc, assise en tailleur sur mon lit, Marie adorait me parler des histoires d’amour naissantes qu’elle avait vécues et vivrait, en vernissant ses ongles qu’elle transformait en de petits coquillages rosés ou dorés. Elle ressemblait à une caricature de grande sœur, un cliché, si jolie mais si agaçante, celle qui en sait toujours plus que vous, celle qui est toujours un petit peu plus que vous, ou bien vous, mais en mieux.
Elle tenait ses mains et ses doigts précautionneusement écartés devant elle pour ne pas abîmer le vernis couleur rose bonbon qu’elle venait d’y poser et elle souriait de cette nouvelle manière si mystérieuse de grande sœur, la tête légèrement penchée sur la droite.»
A propos de l’auteur
Aurore Bègue a 37 ans et vit à Paris. Treize est son premier roman. (Source : Éditions Rue Fromentin)
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