Tue-l’amour

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En deux mots:
Jojo a trouvé la femme de sa vie. Avec Adèle, ils ont acheté un appartement, sont pacsés et voient la vie en rose. Jusqu’au jour où Adèle s’en va. Le revoici sur le marché, à la recherche de la nouvelle âme sœur. Christelle, Maëlys, Clémentine, Maroussia, Maria, Victoria et les autres vont croiser la route du séducteur.

Ma note:
★★★★ (j’ai adoré)

Ma chronique

Le séducteur indécis

Dans un premier roman aussi joyeux que désespérant, Louis Daboussy met en scène un jeune homme bien décidé à construire une vraie histoire d’amour. Même avec Tinder, la chose n’est pas facile…

La grande chose dans la vie de Jojo, c’est l’amour. Dans son adolescence, il définissait la chose de façon assez triviale puisqu’il s’agissait pour lui d’accumuler les conquêtes. Une sorte de collection censée prouver qu’il savait aimer. Mais les amours éphémères sont-elles dignes de figurer au rang des vraies passions? À 36 ans, sa «grande histoire» avec Adèle est derrière lui. Pourtant il semblait avoir toutes les cartes en mains: appartement acheté ensemble, PACS, chat, la totale. «Moi, j’étais partant pour la formule all inclusive, conscient des sacrifices que ça pouvait représenter, mais serein, sûr de mon choix. Adèle a refusé l’obstacle. La séparation classique, juste avant le grand saut. Je ne m’y attendais pas, ç’a été dur, le monde s’est écroulé, et puis bon, je me suis remis en selle, pour filer la métaphore hippique. Et si on prend un peu de hauteur, on peut considérer que ça fait en gros cinq ans que je cherche la nouvelle femme de ma vie, celle avec laquelle je pourrai refonder le Grand Projet familial.»
À la déprime qui a suivi cette période, il a trouvé une double-réponse: la solitude et la psy. Une double-réponse doublement insatisfaisante même si, au moment où s’ouvre le roman, la seconde va tenter de remédier à la première en lui proposant de rencontrer l’une de ses patientes, qui «pourrait correspondre».
Las, le bilan de leur rencontre est totalement négatif. Même si physiquement, Christelle a tout pour lui plaire, Jojo se rend très vite compte qu’il n’ont rien à se dire, sinon constater que leurs mondes respectifs sont à l’opposé l’un de l’autre. Quelques années plus tôt, il serait sans doute passé outre pour ajouter une femme à son tableau de chasse, mais cette fois, il renonce. Retour à la case départ. Doublé d’un gros doute sur les capacités de sa psy à vraiment le comprendre.
Il va alors chercher son bonheur sur Tinder et Bumble, les applications de rencontres en ligne et multiplier les rencontres. L’occasion pour le lecteur de profiter d’un guide assez complet des restaurants parisiens sympa, car Jojo parcourt la capitale d’est en ouest et du nord au sud. Après Sarah, l’organisatrice de dîners mondains, avec laquelle cela n’a pas vraiment «matché», il a jeté sur dévolu sur Elsa, mais elle travaille le dimanche, ce qui le l’arrange pas vraiment. Il est ensuite tombé sur Maëlys une sage-femme bretonne, mais son «ignorance de la parentalité limitait les terrains de discussion communs». J’oubliai Clémentine, juive comme Sarah, Maroussia, la copine de copines de bureau ou encore Maria, la vieille copine qu’il part rejoindre à Cuba ou encore les 20 ans de Morgane. Disons aussi un mot de Victoria, «entrepreneuse, successfull, badass, dynamique, féminine», un Everest quasi inaccessible. Et pourtant «tout s’est passé facilement, on a enchainé sur un club à la mode à l’époque. Victoria et moi nous sommes retrouvés à danser collés serrés, jambes entrecroisées, balancement du bassin sur de la musique tropicale, comme si on avait été au Papagayo Club et à nous embrasser goulûment comme deux adolescents sans surmoi au milieu du dance floor, sous les hourras des copains.» Là encore, un feu de paille. Il a une brève liaison avec Magda la Polonaise, il se change les idées à Arles où il tombe sur une galeriste et prof d’histoire de l’art, une vraie parisienne. Mais elle ne fera pas davantage l’affaire que Raya ou Juliette. Lui vient alors l’idée de retrouver Adèle. Mais on ne réécrit pas l’histoire…
Dans cette galerie de personnages féminins, il faut bien reconnaître que c’est l’homme, le séducteur, qui est le plus à plaindre. S’il a élaboré des techniques de drague et d’approche assez efficaces, il ne parvient pas à construire une relation. Mal de l’époque? Louis Daboussy réussit en tout cas un très joli panorama des relations amoureuses au seuil du XXIe siècle. Avec optimisme et beaucoup d’humour malgré les échecs successifs, son style a lui aussi de quoi séduire. Vif et direct, il vous entraine dans sa quête effrénée d’un bonheur qui semble de plus en plus difficile à atteindre.

Tue-l’amour
Louis Daboussy
Éditions Léo Scheer
Premier roman
192 p., 17 €
EAN 9782756113395
Paru le 6/01/2021

Où?
Le roman est situé en France, principalement à Paris, mais on y voyage aussi à Roubaix et à Arles, à Rome et Milan, en Belgique, à Copenhague, à Cuba.

Quand?
L’action se déroule de nos jours.

Ce qu’en dit l’éditeur
Jojo enchaine les «dates» et les déconvenues, dans une suite de chapitres désopilants. Et si aujourd’hui, l’amour ne durait plus que trois semaines?
Depuis que Jojo s’est fait larguer, il n’a qu’une peur: finir sa vie seul. Tel un Don Juan bobo impossible à satisfaire, il multiplie les rencontres pour conjurer le sort, et se lance dans une série de dates boiteuses, lamentables, grotesques, qui sont l’occasion de déboulonner les règles du jeu de la séduction dans le monde post-Tinder. Avec sa veine caustique, tendre et idéaliste, Tue-l’amour est une réflexion sur l’amour et les conditions de son éclosion. La quête de Jojo est un apprentissage, qui le conduit à tuer une certaine idée du couple, pour lui permettre de s’épanouir. Ceci étant plus facile à dire qu’à faire…

Les critiques
Babelio 
Lecteurs.com

Les premières pages du livre
« J’adore la vie
J’ai commencé à me dire que les choses devenaient compliquées le jour où ma psy a essayé de m’arranger un coup avec une autre patiente.
Il faut dire que c’est une psy assez hétérodoxe, tendance coach, comportementaliste, un peu New Age et vaguement asiatisante. Il lui arrive par exemple de parler de «mémoire cellulaire» ou de «biorésonance». En général, quand c’est comme ça, j’opine du chef en faisant semblant de comprendre, et j’attends que ça passe pour enchaîner sur mes petites histoires.
Je la vois à peu près une fois par mois, ce qui n’est pas non plus très classique par rapport au rythme hebdomadaire d’usage. J’aime à penser que ça veut peut-être dire que je ne vais pas si mal, mais j’en doute. Si on regarde les choses dans l’autre sens, on peut au contraire considérer que je ne m’y rends pas assez souvent, et que la situation est traitée avec une grande légèreté. Elle parle beaucoup pendant les séances, on est davantage dans un échange que dans une analyse conventionnelle. En somme, elle se sent affranchie de l’étiquette traditionnelle, et compose son petit protocole de façon tout à fait libérale. Même si là, je dois dire qu’elle m’a surpris en s’improvisant marieuse.
Je l’apprécie et lui fais globalement confiance. Je la vois depuis plusieurs années, et j’ai souvent mis entre ses mains des décisions stratégiques, notamment concernant ma pathétique mais mouvementée vie sentimentale. Étant donné l’échec évident de ce chantier, je pourrais interroger sa clairvoyance, voire remettre carrément en cause la foi que j’accorde à ses conclusions. Mais le pire, c’est que je ne pense même pas me tromper en considérant que ses conseils sont souvent pertinents. La cause de l’échec est sans doute ailleurs, et si je savais où, je n’en serais probablement pas arrivé à envisager que cette combine pût laisser présager quoi que ce soit de positif.
Dominique, c’est ainsi qu’elle souhaite qu’on l’appelle, était sûrement arrivée à un stade de pitié assez avancé à mon égard pour penser à moi quand cette patiente, Christelle, lui a fait part de sa difficulté à « rencontrer quelqu’un ». Elle lui a touché deux mots de mon cas, de ma vie, mon œuvre, ma virilité partiellement déconstruite, et Christelle lui a répondu : « Banco, Dominique, tu peux filer mon 06 à Jojo. »
Au demeurant, malgré mes névroses avérées me conduisant à emprunter un chemin qu’il est raisonnable de qualifier de sinueux vers l’amour et la stabilité, je suis ce qu’il convient d’appeler un bon parti. J’ai 36 ans, ce qui n’est plus tout jeune, mais encore bankable, j’ai un travail à responsabilités bien rémunéré dans un univers culturel valorisant, et je peux revendiquer une formation académique relativement prestigieuse. Je corresponds physiquement à un type de mâle latin qui ne plaît certes pas à tout le monde, mais qui fonctionne Dieu merci auprès d’un pourcentage de femmes assez honnête – l’androgyne gracile vit de beaux jours ces temps-ci, mais les fils spirituels de Burt Reynolds et Georges Moustaki n’abandonnent pas le combat si vite.
Par ailleurs, ma sensibilité manifeste rend cette testostérone épanouie soluble dans la modernité. Je suis un mâle cisgenre, blanc, dominant, mais qui fait de son mieux pour remettre cette position en question et lutter contre la perpétuation de ses mécanismes de domination. J’embrasse les principes féministes, et je m’efforce de les appliquer autant que je le peux, même si la déconstruction du genre est parfois une entreprise vaste et retorse. J’ai des bouclettes qui me donnent un air vaguement romantique, de bonnes manières et une culture générale très honorable. Je parle italien couramment, et j’ai acquis un savoir-faire culinaire qui me permet de briller en différentes occasions. Ma dernière histoire sérieuse est assez lointaine, donc je devrais en théorie être affectivement stable et disponible, mais pas trop non plus, ce qui m’affranchit d’un éventuel procès en insensibilité ou en inconstance. De plus, j’ai « fait un travail sur moi » qui me propulse dans une maturité certaine. Je suis un produit assez compétitif sur le cruel marché des trentenaires.
Quand Dominique m’a parlé de Christelle, j’ai tout de suite su que c’était un plan foireux. Il y avait un petit quelque chose dans sa voix qui n’y croyait pas. Elle me vendait le dossier du bout des doigts, sans se mouiller. Je l’ai quand même écoutée, mû par un mélange de curiosité, de désespoir et de restes de confiance en son jugement.
Nom, prénom, je trouve une photo de Christelle sur internet, le tout pendant la séance.
Je dois avouer qu’elle était quand même pas mal, blonde un peu froide, «commune», diraient certains, ce qui peut me plaire dans l’idée: c’est toujours exotique, ce genre de fille, pour un gars qui, même s’il a grandi à Paris rive droite, se traîne une irrémédiable tronche de plagiste grec.
Mais il n’y avait pas besoin d’avoir un doctorat en anthropologie pour percevoir que Christelle et moi ne fonctionnions pas selon les mêmes codes – la coiffure, le peu qu’on pouvait voir de son style vestimentaire, la pause, ces micro-détails qui révèlent en un coup d’œil l’univers culturel d’une personne, et qui me font tout de suite comprendre que je n’aurai pas envie de la présenter à ma mère.
Il faut sans doute préciser que je corresponds de très près à ce que la presse du début des années 2000 a défini comme un « bobo ». J’ai grandi dans un milieu aisé, à Paris, je suis de gauche, je gagne bien ma vie, j’apprécie les activités culturelles. Avec ce que ça implique de conformisme social et, il faut bien le dire, de racisme de classe. Autant de travers qui me poussent à considérer avec une moue perplexe les éléments relatifs à Christelle que je trouve sur les réseaux sociaux.

Peut-être que le fait que Christelle eût monté une boîte de déco de mariages y était pour quelque chose. Des mariages, vraiment? Dominique m’a lancé, du haut de sa stature de thérapeute, un regard qui sous-entendait que j’étais bêtement snob, elle a allégué que Christelle faisait de très belles choses, « très artistiques », et a essayé de faire valoir son côté entrepreneuse. Ouais, enfin, elle fait des mariages. Et d’ailleurs, elle n’est même pas wedding-planneuse, elle bosse pour des wedding-planners. Mais c’est une femme libre et profonde, elle se construit à mains nues une maison sur le terrain familial dans l’Oise… J’ai protesté encore un peu, et puis j’ai fini par prendre son numéro en me disant que je pouvais toujours y aller par acquit de conscience, et pour le rocambolesque.
J’ai laissé passer l’après-midi pour me faire un tout petit peu désirer, puisque Dominique lui avait écrit pendant notre séance pour l’avertir que son numéro de GSM avait été dûment communiqué au jeune homme, et j’ai écrit à Christelle, sur le coup de 19 heures, un message lui proposant d’aller boire des verres et rire ensemble de la situation un peu atypique, quand même n’est-ce pas quelle histoire sacrée Dominique.
À vrai dire, au stade où j’en étais de mes errances affectives, j’avais à peu près tout vu, et j’envisageais donc ce genre de blind date avec un flegme déconcertant. Si je me mets à la place d’un citoyen de l’amour « normal », à savoir en couple, je reconnais que l’idée d’aller boire un verre avec quelqu’un, à l’aveugle, sans l’avoir rencontré au préalable, en se basant uniquement sur des recommandations amicales, ou a fortiori paramédicales, peut sembler tout à fait barbare. En d’autres temps, j’aurais pensé la même chose. Pour mon premier rendez-vous du genre, j’étais dévoré par le trac, fébrile, à la limite du malaise. Désormais, je fais ça avec le même naturel qu’un VRP qui frapperait à la millième porte de ses itinéraires sentimentaux.

Christelle habitait à Convention, évidemment. Pour ceux qui ne seraient pas familiers des sous-textes topographiques parisiens, Convention, c’est le quartier anonyme petit-bourgeois par excellence, excentré, ennuyeux, à part de bonnes fromageries, vraiment rien d’intéressant. Alors que moi, bien sûr, je vivais dans le 10e, le temple des branchés de gauche plus ou moins jeunes. Je lui ai donc donné rendez-vous à mi-chemin, dans le 6e, vers Saint-Germain-des-Prés, dans un bar à vin un peu bordélique et joyeux, pour faire en sorte que l’ambiance d’un mardi soir de début décembre ne plombe pas une situation déjà mal engagée.
Je suis arrivé cinq minutes en avance pour pouvoir choisir une place stratégique, où l’on serait à l’aise. Je fais toujours ça. Je me fatigue moi-même en m’observant participer à ce protocole sans y croire pour un sou. Ça fait longtemps que je date, je suis un peu las de mettre de l’enthousiasme dans ces rencontres qui sont, d’un point de vue statistique, rarement excitantes. Surtout ce soir-là, où je savais pertinemment que ça ne mènerait à rien. Je me demandais ce que je pouvais bien foutre là, même s’il était évident que je n’avais rien de mieux à faire, et j’essayais de me convaincre que c’est toujours drôle de vivre des expériences.
Quand elle est arrivée, je me suis d’abord dit qu’elle était quand même assez sexy, Christelle. Un petit air de Marion Maréchal, fantasme partagé par l’ensemble de l’échiquier politique, mais probablement encore plus par son aile gauche. Avec quelque chose de Laura Smet aussi, mais pas le côté drogue, l’autre. Vraiment pas mal dans le genre blonde middle-class de banlieue, avec un chouette effet mise en pli dans la chevelure. Assez grande, élancée, athlétique, elle avait misé sur un haut blanc moulant et décolleté qui produisait l’effet escompté sur sa poitrine altière, et donnait envie de garder ses chakras ouverts sans trop penser à ces histoires d’événementiel ou à ce look de coiffeuse qui a réussi.
J’ai tiqué un peu en apprenant son âge: Dominique m’avait dit qu’elle avait « la petite trentaine », elle m’en a annoncé 36. C’est au demeurant assez cruel et profondément injuste, mais quand on est soi-même un homme célibataire de 36 ans, on a tendance à viser des femmes un peu plus jeunes. Disons, idéalement, entre 28 et 32 en ce qui me concerne : pas trop jeunes, pour qu’on puisse avoir les mêmes envies de fonder une famille, mais dans un créneau où l’urgence ne se fait pas trop sentir.
Qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit : avoir le même âge que moi n’est pas un handicap insurmontable, j’ai d’ailleurs eu de belles histoires avec des femmes plus âgées, j’y reviendrai, mais c’est un handicap quand même. Je suis sans aucun doute également influencé par les millénaires de patriarcat qui ont forgé l’association entre jeunesse et désirabilité chez la femme. Mais d’une part, je fais ce que je peux, on ne remet pas en question toute une construction mentale ancestrale en un claquement de doigts, et d’autre part, je crois que ce n’est pas de ça qu’il est question ici. C’est peut-être même encore plus primitif : je suis lamentablement orienté par l’idée de la mère parfaite pour mon futur foyer. Et pour être parfaite, cette mère doit avoir envie d’être mère, mais pas trop non plus. L’urgence est un tue-l’amour radical.
Cette mise au point étant faite, j’ai intégré l’info des 36 ans de Christelle pour ce qu’elle est face à la lente marche vers une égalité réelle, j’ai rejeté un coup d’œil à son décolleté sur lequel l’âge n’avait, je dois dire, pas beaucoup d’emprise, et j’ai commencé ce date sans grand entrain, mais sereinement. »

Extraits
« J’ai 36 ans. Je me suis séparé a 30 ans de celle avec qui j’ai vécu ma « grande histoire ». Appartement acheté ensemble, PACS, chat, la totale. Moi, j’étais partant pour la formule all inclusive, conscient des sacrifices que ça pouvait représenter, mais serein, sûr de mon choix. Adèle a refusé l’obstacle. La séparation classique, juste avant le grand saut. Je ne m’y attendais pas, ç’a été dur, le monde s’est écroulé, et puis bon, je me suis remis en selle, pour filer la métaphore hippique. Et si on prend un peu de hauteur, on peut considérer que ça fait en gros cinq ans que je cherche la nouvelle femme de ma vie, celle avec laquelle je pourrai refonder le Grand Projet familial.
J’ai toujours été ce qu’on appelle, de façon parfois un peu sommaire, un fêtard, un hédoniste, avec en plus un chromosome de branleur sophistiqué et narcissique, et il est vrai que j’ai un goût certain pour la séduction. »

« Le comptoir était mal fichu, inconfortable et proéminent, il y avait des gens que je connaissais, qui me saluaient de loin, j’avais tellement chaud, mon Dieu.
Maëlys s’est pointée, elle avait laissé son ciré rouge qui lui allait si bien ; pourtant, il drachait sacrement, c’est fait pour ça, les cirés. Et elle s’était un peu sapée, j’avais dû Iui dire que c’était un truc hype, et ça avait dû l’impressionner. Elle a enlevé sa veste en jean trempée par l’averse, et là, j’ai vu qu’elle avait sorti le dos nu des grands soirs, façon cocktail. Dès qu’elle a tourné vers la salle pour que tout le monde puisse voir que, oui, j’étais venu avec un date et que, oui, elle était drôlement endimanchée. Je n’ai pas précisé que Maëlys était sage-femme et rennaise. J’ai au demeurant un grand respect pour les sages-femmes, mais mon ignorance de la parentalité limitait les terrains de discussion communs, j’aurais dû tester un truc éthique un peu prise de tête sur la GPA, je suis con, je n’y ai pas pensé sur le coup. J’ai par ailleurs une affection sincère pour les Bretons, mais je suis déjà passé à Rennes. »

« Victoria était entrepreneuse, successfull, badass, dynamique, féminine, tout ce qui me plaisait. Elle s’était séparée de son mec, et le fait qu’elle soit potentiellement sur le marché avait défrayé la chronique de notre petit monde. Je me disais qu’il y aurait un moment où je pourrais tenter quelque chose. Mais elle paraissait inaccessible, auréolée de son statut de Graal des éternels collégiens qu’étaient mes copains à son contact.
Quand il y a eu cette fête chez ma pote, la petite sœur de Victoria, et son mec, qui est aussi un de mes meilleurs potes, j’y suis donc allé sans nourrir trop d’espoir sur ce front. Et j’ai été surpris quand j’ai senti que Victoria me regardait avec un petit air. Tout s’est passé facilement, on a enchainé sur un club à la mode à l’époque. Victoria et moi nous sommes retrouvés à danser colles serrés, jambes entrecroisées, balancement du bassin sur de la musique tropicale, comme si on avait été au Papagayo Club et à nous embrasser goulûment comme deux adolescents sans surmoi au milieu du dance floor, sous les hourras des copains. »

À propos de l’auteur
DABOUSSY_Louis_©DRLouis Daboussy © Photo DR

Louis Daboussy est né et vit à Paris. Il a 38 ans. Après avoir fait Sciences Po, il a été critique gastronomique pour le guide Fooding, dirigé la rédaction du magazine Konbini, puis a récemment monté une société de production de podcasts, Paradiso, spécialisée dans les documentaires, la fiction et les programmes jeunesse. Tue-l’amour est son premier roman. (Source: Éditions Léo Scheer)

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