Stella et l’Amérique

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En deux mots
Stella Thibodeaux, qui parcourt les États-Unis avec une troupe de forains, se donne aux hommes dans son camping-car. Et découvre qu’après le sexe, ses clients guérissent de leurs maladies. Alors que les rumeurs enflent, toute une cohorte d’individus, plus ou moins recommandables, partent à sa poursuite, notamment un envoyé du Vatican, un journaliste et deux tueurs bien décidés à faire de cette sainte une martyre.

Ma note
★★★★ (j’ai adoré)

Ma chronique

Road trip dans le Sud des États-Unis

On retrouve Joseph Incardona au meilleur de sa forme dans ce roman américain qui voit une bande d’individus partir à la poursuite de Stella, la prostituée capable de guérir ses clients en faisant l’amour. Un road-trip plein de rebondissements autour d’une question qui pourrait bien remettre en cause le Dogme.

Joseph Incardona fait partie de ses rares auteurs qui savent attraper le lecteur dès l’incipit, poser un décor, donner chair aux personnages. «Il faut savoir que Stella n’était pas exactement belle, ni très futée non plus. Mais elle était sincère. Et loyale. Et dans une vie, quand on y pense, ça peut suffire pour devenir une sainte.» La jeune femme de «19 ans, l’âge des martyrs» vit dans une caravane avec des forains dans le sud des États-Unis. Elle «ne pouvait que devenir ce qu’elle portait en elle: la quantification du désir. Et dans une vie, quand on y pense, ça peut suffire pour devenir une putain.»
Seulement voilà, comme elle le confie à Santa Muerte, son amie Mexicaine, 89 ans 48 kilos, son dernier client, atteint d’un psoriasis, avait découvert son visage et sa peau «pure et lisse comme celle d’un enfant» après avoir eu une relation sexuelle tarifée avec elle et avoir quitté sa caravane. Ce qu’elle n’ose appeler un miracle vient pourtant de se produire pour la troisième fois et commence à attirer les curieux, mais aussi le prêtre du coin qui s’empresse de prévenir les autorités ecclésiastiques.
Branle-bas de combat jusqu’à Rome où l’on voit ce phénomène comme une formidable opportunité. Après tout, les saints sur le sol américain sont une denrée très rare.
Mais plutôt que de mener une enquête en béatification, il faut tenter d’étouffer l’affaire, car la manière dont se produisent ces miracles n’est pas très catholique!
Pendant ce temps, Stella a repris la route, ne se doutant pas qu’elle était recherchée par un prêtre, mais aussi par les frères Mike et Billie Bronski, deux tueurs à gages au palmarès impressionnant, sans oublier Luis Molina, le journaliste du Savannah News qui donne crédit aux rumeurs et se met sur la piste de la guérisseuse et des éclopés qui la suivent, rêvant déjà de décrocher un Prix Pulitzer.
Dans la grande tradition du road-trip américain, Joseph Incardona nous fait voyager de la Géorgie au Nevada, en passant par la Floride, choisissant de préférence des endroits hors des sentiers battus comme Penholoway Bay ou Sopchoppy, avant de conclure avec un final dont il a le secret à Las Vegas.
Venu du polar, son sens du rythme et de l’intrigue font ici merveille. D’autant qu’il se met lui-même en scène avec un joli sens de l’humour. Comme dans ce chapitre où il n’hésite pas à avouer un léger coup de mou, avant de se reprendre: «C’est un peu le hasard qui veut ça, mais ça tombe précisément au début de ce chapitre, et dans un léger accès de dépression, où les mots sont à la fois vains et apparaissent comme l’ultime rempart à la déroute; ce moment où j’aurais envie de m’en foutre de l’histoire tout en continuant à l’écrire. Ce qui ne serait pas par manque d’imagination, mais par simple inertie, le confort de l’art pour l’art, un roman qui perdrait petit à petit son intrigue, lâche parce qu’éminemment littéraire. Mais il y a Sandmann Johnny. Il y a le jazz, la malice et le sel de la vie qui, parfois, devient sucre sur la langue. Il y a la nécessité de la musique ayant couvé sous la braise de la frustration car le souffle avait manqué.»
Rassurez-vous, ce roman ni manque ni de souffle, ni d’esprit. L’auteur de La soustraction des possibles et des Corps solides se révèle même au meilleur de sa forme. Voilà qui lance bien l’année 2024!

Stella et l’Amérique
Joseph Incardona
Éditions Finitude
Roman
224 p., 21 €
EAN 9782363392015
Paru le 5/01/2024

Où?
Le roman est situé dans le sud des États-Unis, d’abord en Géorgie, de Penholoway Bay à l’île de Jekyll, en passant par Savannah, puis en Floride, à Sopchoppy.

Quand?
L’action se déroule de nos jours.

Ce qu’en dit l’éditeur
Stella fait des miracles. Au sens propre. Elle guérit malades et paralytiques, comme dans la Bible. Le Vatican est aux anges, pensez donc, une sainte, une vraie, en plein vingt et unième siècle ! Le seul hic, c’est le modus operandi : Stella guérit ceux avec qui elle couche. Et Stella couche beaucoup, c’est même son métier… Pour Luis Molina, du Savannah News, c’est sûr, cette histoire sent le Pulitzer.
Pour le Vatican, ça sentirait plutôt les emmerdements. Une sainte comme Stella, ça n’est pas très présentable. En revanche, une sainte-martyre dont on pourrait réécrire le passé… Voilà un travail sur mesure pour les affreux jumeaux Bronski, les meilleurs pour faire de bons martyrs. A condition, bien sûr, de réussir à mettre la main sur l’innocente Stella. C’est grand, l’Amérique.
Avec sa galerie de personnages excentriques tout droit sortis d’un pulp à la Tarantino et ses dialogues jubilatoires dignes des frères Coen, Joseph Incardona fait son cinéma.

Les critiques
Babelio
Lecteurs.com

Les premières pages du livre
« Il faut savoir que Stella n’était pas exactement belle, ni très futée non plus. Mais elle était sincère. Et loyale. Et dans une vie, quand on y pense, ça peut suffire pour devenir une sainte.
Pas très futée ni exactement belle, mais désirable, ça oui. C’était dans son attitude, sa posture, sa façon de bouger les hanches et de vous regarder. Quand Stella vous regardait, vous étiez le seul homme sur terre, vous comptiez pour quelque chose. Peu importe qui vous étiez et de quelle façon: Stella jetait sur vous ses yeux d’ambre, ses yeux candides, et vous étiez vivant.
Elle vous regardait.
Vous.
Votre cœur, votre sang.
Vivant.
Alors, bien sûr, Stella ne pouvait que devenir ce qu’elle portait en elle: la quantification du désir.
Et dans une vie, quand on y pense, ça peut suffire pour devenir une putain.

Annonciation
1
Ce soir-là, un soir de juin avec des chauves-souris frôlant ses cheveux noués à la hâte, elle avait attendu que le tumulte s’apaise dans sa tête – quelque chose ayant à voir avec de l’eau froide et bleue se fracassant sur un rocher –, pour verrouiller son camping-car et rejoindre la caravane de Santa Muerte. Ce n’était pas grand-chose, une centaine de mètres à franchir d’un pas rapide, les pieds nus frôlant l’herbe rare
et rebondissant sur la terre sèche, le temps d’écraser une dizaine de moustiques sur ses bras nus et ses cuisses dures comme l’amour.
Stella Thibodeaux avait 19 ans, l’âge des martyrs. Elle-même n’était pas sûre de la date de naissance inscrite sur ses papiers d’identité. Ce qu’elle savait, en revanche, c’est qu’elle devait causer d’urgence avec celle qui lui avait tout appris sur les hommes.
C’était aussi Santa Muerte qui lui avait suggéré de se déplacer en suivant les forains. La vieille Mexicaine, dont la moitié du visage était maculée par un mélanome, officiait comme voyante dans sa caravane. Et comme pour bien des choses dans la vie des mâles venant à elle, elle avait vu juste: le stand de tir-pipe attirait d’autres sortes de clients dans le périmètre du parc d’attractions que d’innocents brouteurs
de barbe à papa.
Stella frappa trois coups rapides à la porte en résine de polyester. Une voix étouffée lui dit d’entrer. Quand la Mexicaine vit la jeune fille s’avancer dans la pénombre, elle toussa et alluma une des quarante cigarettes qu’elle fumait
chaque jour. Elle avait mis déjà tant de clous à son cercueil qu’il pesait bien plus que son corps décharné. Mais la mort ne voulait pas encore de ses 89 ans et de ses 48 kilos.
«Faut croire que j’ai pas encore assez dit de boniments ici-bas. C’est que, ma foi, les gens ont besoin d’espoir, et puis quand l’espoir les abandonne, il leur faut du mensonge, c’est
une autre façon de tenir le coup. Bon, qu’est-ce qui t’amène, amorcita?»
Santa Muerte se pencha et cracha dans la bassine en plastique à ses pieds. Elle s’essuya la bouche avec un mouchoir de tissu sale et but au goulot une lampée de mezcal. Lequel, avec les cigarettes sans filtre, est une belle tentative d’écourter le temps long. Le ver dans la bouteille chatouilla ses lèvres avant de s’en retourner au fond. Santa passa sa petite langue noire sur sa bouche.
«Assieds-toi et parle, ma jolie. Mes clients attendent.
— J’ai vu personne dehors.
— Je parle aussi avec des fantômes, la plus grande part du boulot est invisible.»
Stella s’assit sur la chaise en osier incommode, la galette en mousse aplatie par des milliers de fesses anxieuses. Avec une sorte de révérence, elle posa ses mains transparentes parcourues de veines bleues sur la boule de cristal.
« Comment tu fais pour voir quelque chose là-dedans, Santa?
— Imagination et empathie. Ajoutes-y aussi l’expérience. Alors?
— Bon. Voilà. C’est… C’est de nouveau arrivé, Santa.
— Tu veux dire ces résorptions?
— Pourquoi tu les appelles comme ça ?
— Parce que l’autre mot qui convient ne me plaît pas.
Parle, nom de Dieu.
— Un des clients d’hier. Il avait une de ces maladies sur le visage et les mains, du synopsis…? catharsis…?
— Psoriasis… Bon sang, Stella, tu les prends donc tous?
— C’est toi qui m’as appris à n’en négliger aucun.
— Bueno, et après?
— On a fait ce pour quoi il est venu, il s’en va, et ce soir, il revient et il n’a plus rien. Je vois son visage, sa peau est pure et lisse comme celle d’un enfant…
— Et?
— Et il tombe à genoux, il pleure et dit que je l’ai
guéri. C’est moi qui l’ai guéri, Santa, je n’y comprends rien.»
Déjà que la vieille ne se privait pas pour boire son mezcal, mais là elle en profita pour toucher le fond et avaler le petit ver qu’elle aspira dans sa bouche édentée. Le cul de la bouteille claqua sur la table ronde décorée d’un napperon
autrefois blanc. Stella sentit la boule de cristal vibrer sous ses mains.

« C’est le combientième, Stella ?
— Le troisième. Depuis le début du mois.
— Tu es de quel signe, déjà ?
— Signe de quoi ?
— Du zodiaque.
— Mes papiers disent le 14 septembre.
— C’est la vierge, ça…
— Je ne comprends pas, Santa.
— Tu sais quoi, querida?
— Non?
— Il y a pas mal de chances que tu sois dans la merde, mon trésor. »

2
Robert Smith était marié et père de trois enfants. Son psoriasis sévère était devenu un problème : dans sa vie de couple, dans son travail ; dans sa vie tout court. Sa femme Helga ne consentait plus qu’à des rapports dans le noir et en levrette. Employé à l’accueil d’un guichet postal, on l’avait finalement relégué au tri pour ne pas effrayer les clients.
Et maintenant que la nuit tombait, il n’osait pas rentrer à la maison avec son nouveau visage, roulant sans but à travers la ville, l’air conditionné réglé au maximum et son matériel de pêche auquel il n’avait pas touché de la journée dans le coffre. Robert allait devoir expliquer à sa femme comment le miracle était advenu, la conséquence serait un divorce et une pension alimentaire qui le mèneraient à dormir dans sa voiture.

Ce dimanche matin, alors qu’il roulait en direction de Penholoway Bay pour une partie de pêche en solitaire, Robert avait vu la jeune femme assise devant son camping-car au bord de la route, ses cheveux blonds, sa peau claire.
Il avait continué tout droit, il ne fréquentait pas les prostituées. Mais quand il l’avait vue dans son rétroviseur se lever de sa chaise en plastique rouge tressé et faire quelques pas
en s’étirant, il avait ressenti cet appel de pureté, celui d’un corps intact afin de soulager sa laideur.
À présent, il avait ce poids sur la conscience. À quoi bon être guéri dans son corps si c’était pour se sentir coupable dans son âme? Et puis, il avait été baptisé, alors autant en profiter: le moment était venu de partager sa délivrance et
sa peau lavée de tout péché.
Robert Smith gara son pick-up Chevrolet sur le parking, fut comme happé par la touffeur de l’air avant d’entrer dans l’église en préfabriqué jouxtant le Taco Bell. Là où la modernité faisait bien les choses, la cloche de l’église ayant
été remplacée par celle au néon affichée par la chaîne franchisée. Il ôta sa casquette, se signa et lut le nom du prêtre affiché près du bénitier.
Il s’assit sur un banc en fixant le Christ souffrant sur sa croix, attendit que le confessionnal se libère. C’était surprenant de pouvoir le faire si tard. Peut-être l’Église s’adaptait-elle à son époque, celle de la Connexion Perpétuelle? De toute façon, cette journée était pour lui une épiphanie.
Robert Smith cessa de vouloir comprendre.
Une petite vieille sortit du confessionnal. Robert se demanda ce qu’elle pouvait encore se reprocher à son âge, cesse de te poser des questions à la con, Bob. Il est temps d’affirmer.
Robert Smith se leva et alla prendre place dans la cabine.
Il tira le rideau de velours pourpre derrière lui, distinguant à peine le visage du Père Brown masqué par le grillage. Le prêtre dit: «Je vous écoute, mon fils». Sa voix était profonde
et grave comme la justice.
Le père Brown était sur le point d’accueillir la parole de Robert Smith.
Désormais, le monde ne serait plus tout à fait le même.

3
Grand, massif, cheveux gris taillés en brosse et une gueule estampillée «j’ai vécu», le père Brown était le genre de caricature ayant connu une autre vie avant de se réfugier dans l’ascèse. Dire qu’il avait vu pas mal des saloperies dont est
capable l’âme humaine serait un euphémisme. D’abord en tant qu’ancien Navy Seal (Delta du Mékong, sud-Vietnam) et puis comme missionnaire en Sierra Leone et au Rwanda
dans les fantastiques années 1990. Non, les mochetés ne manquaient pas de se rappeler à son bon souvenir. Homo homini lupus est, comme le prétendait Thomas Hobbes. Il
fallait bien que quelqu’un mette le doigt dans le trou de la digue pour enrayer l’effondrement annoncé de l’humanité.
Il était alors monté au combat par la parole, la Bible remplaçant le fusil d’assaut M-16. La parole dite, la parole transmise et, parfois, entendue. Le Père Brown avait constaté que le confessionnal était un moyen efficace pour
contrer la perfidie du Mal guettant chaque individu. Sun Tzu, dans son Art de la Guerre, conseillait de connaître son ennemi, et plus rien de ce que le Père Brown pouvait entendre ne le surprenait. Bien au contraire, il fallait aller au plus profond de l’aveu, du regret et du remords, pour sonder la Grande Peur de la Mort et la Quête de Sens qui, parfois, nous font perdre les pédales. C’est pour cela qu’il officiait à la nuit tombée. Avec les années, il avait constaté
que le soir était un temps aiguillant mieux la parole.
L’obscurité et une fatigue accrue permettaient cet élan supplémentaire propre aux confessions les plus abouties, une sorte de voie d’accès privilégiée au mea culpa.
Et maintenant, le Père Brown était assis au comptoir de ce diner, les épaules voûtées, le regard perdu dans son verre de bourbon adouci par les glaçons. Il avait allumé sa première cigarette de la journée, la cigarette tardive d’un
ancien gros fumeur qui ne veut pas tout à fait renoncer. Et si, pour aller plus vite et plus efficacement dans la description du personnage, on voulait emprunter à l’imagerie du
cinéma, on penserait à Robert Mitchum dans La Nuit du chasseur. Les phalanges tatouées des lettres L.O.V.E. et H.A.T.E. en moins, le dilemme shakespearien qui le tourmentait en plus.
Dire ou ne pas dire.
Là, maintenant, assis sur le tabouret d’un bar rutilant de chromes et d’aluminium.
Un verre de whisky humide entre les doigts. Dire ou ne pas dire, nom de Dieu. (Pardon, Dieu.)
Le tabouret à sa droite s’anime : une femme, cinquante ans, pattes d’oie au bord des yeux et des rides témoignant d’une vie vécue qui se refuse à l’amertume.
«Je suis comme la marée, dit-elle. Je reviens chaque soir. Avec plus ou moins de force et d’amplitude.

— La constance est une qualité que j’apprécie, Margot.
— Toujours pas décidé ?
— J’ai 66 ans, Margot. C’est presque le chiffre du diable…
Ces dernières années, j’essaie de tourner le dos au péché, tu sais ça.
— Et moi, je préfère regarder le monde par une vitre sale.
— Le problème, ce n’est pas toi, tu sais ça aussi.
— Si tu me laissais une chance, je quitterais tout. Rien que pour pouvoir essayer.
— C’est quoi “tout”?
— Le peu qu’il me reste.
— Alors, c’est plus que ça, Margot.
— Ne l’oublie pas, d’accord? Quand ce sera le moment, je serai prête à t’aimer. Ne l’oublie pas.
— Promis, maintenant, il faut me laisser. J’ai besoin de réfléchir. Je suis tourmenté par un dilemme shakespearien.»
Margot n’alla pas très loin, elle se déplaça à l’autre bout du comptoir, là où un autre homme seul accepta volontiers sa compagnie. Elle se fit offrir une vodka-lime, et la nuit pourrait continuer.
Le Père Brown passa le doigt dans son col romain, en retira un index humide de sueur. Le ventilateur tournait au-dessus de sa tête, mais l’air était une tranche de bœuf marinée dans
un jus de saindoux. Il frappa discrètement des phalanges sur le zinc. Le barman, coiffé de son calot de papier releva la tête, lui demanda d’un signe du menton ce qu’il voulait.
«Une réponse, Frankie. Je cherche une réponse…»
Frankie Malone, ancien boxeur. Golden Gloves perdus au 7e round contre Rudi Moreno à 27 ans, catégorie mi-lourds.
Depuis, des cicatrices et une dette à vie sur son établissement.
«Chienne de vie, la faute à Jésus! fit Frankie en essuyant les verres à peine sortis du lave-vaisselle.
— Ne blasphème pas, répond le Père Brown.
— Quelle que soit la réponse, toi, l’Homme de Dieu.
Chienne de vie, la faute à Jésus. »

Extrait
« Dites trente-trois et toussez fort. C’est un peu le hasard qui veut ça, mais ça tombe précisément au début de ce chapitre, et dans un léger accès de dépression, où les mots sont à la fois vains et apparaissent comme l’ultime rempart à la déroute; ce moment où j’aurais envie de m’en foutre de l’histoire tout en continuant à l’écrire. Ce qui ne serait pas par manque d’imagination, mais par simple inertie, le confort de l’art pour l’art, un roman qui perdrait petit à petit son intrigue, lâche parce qu’éminemment littéraire. Mais il y a Sandmann Johnny. Il y a le jazz, la malice et le sel de la vie qui, parfois, devient sucre sur la langue. Il y a la nécessité de la musique ayant couvé sous la braise de la frustration car le souffle avait manqué. » p. 116

À propos de l’auteur
INCARDONA_Joseph_©Sandrine_CellardJoseph Incardona © Photo Sandrine Cellard

Joseph Incardona a bientôt 55 ans, il est Suisse d’origine italienne, auteur d’une quinzaine romans, scénariste de BD et de films, dramaturge et réalisateur (un long métrage en 2013 et plusieurs courts métrages). Derrière les panneaux, il y a des hommes (2015), a été couronné du Grand Prix de littérature policière, et Chaleur (2017) du Prix du polar romand. Suivront La Soustraction des possibles (2020), Prix Relay, Prix de la Radio-télévision Suisse, Prix Moussa Konaté du roman policier francophone, Prix Derrière les murs et Prix Pittard de L’Andelyn et Les Corps solides qui ont connu un beau succès, tant critique que public.

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